jeudi 29 avril 2010

RAPPORT DU MÉMOIRE DE FIN D'ÉTUDES POST-UNIVERSITAIRES DE ĐÀO THỊ THANH PHƯỢNG (2003)


Intitulé du mémoire: «RÔLE DU CONTEXTE LINGUISTIQUE DANS L’ACCÈS AU SENS. APPLICATION POUR L’ENSEIGNEMENT DE LA COMPRÉHENSION ÉCRITE»

Spécialité: DIDACTIQUE DU FLE / FLS

Code: 5.07.02

Nom de l’étudiante: ĐÀO THỊ THANH PHƯỢNG

Rapporteur: Dr. PHẠM THỊ ANH NGA



OBSERVATIONS


Le présent travail de recherche se situe à la croisée de la didactique du FLE / FLS et des sciences du langage, à savoir une étude du rôle du contexte linguistique dans l’accès au sens et un essai d’application aux pratiques de classe, en vue d’un enseignement optimal de la compréhension écrite.

La tâche ainsi envisagée a abouti à des résultats que voici:


1. Pour ce qui est de la présentation du mémoire:


L’ensemble du travail se présente sur 79 pages (non compris les annexes) et comporte toutes les parties indispensables à la constitution d’un mémoire. L’écriture y est claire, sobre, concise, agréable à la lecture, et témoigne d’un effort efficace de son auteur, si on compare le texte ici présent à celui du résumé écrit que l’auteur a soumis à notre lecture lors du séminaire organisé dans la période de «pré-soutenance». On peut même sentir une part considérable des personnes qui ont assuré le travail de «relecture» avant la remise du mémoire.

Pourtant la qualité ainsi constatée de l’écriture n’est pas toujours stable, et on y regrette certains passages peu soigneux, voire incorrects ou incompréhensibles: p.3 «La seule solution…», p.24 «[p416,13]», p.49 «Etant la représentation…», p.61 «en nous appuyant sur laquelle…», «sont indiqués», et à plusieurs reprises «intervalle de confidence» au lieu de «intervalle de confiance», dans la bibliographie «Chadereau» au lieu de «Charaudeau»…

L’organisation des chapitres, dans l’ensemble, est bonne, bien équilibrée, sauf pour le chapitre 3 (4 pages!) qui aurait intérêt à se fusionner avec un autre chapitre. Il y manque en outre, pour une meilleure articulation entre les chapitres, une conclusion ou synthèse dans le rôle d’articulateur en fin de chaque chapitre.


2. Pour ce qui est de l’actualité, de la scientificité et de l’aspect réaliste du mémoire:


L’accès au sens au moyen du contexte et / ou de la situation constitue, à l’état actuel des recherches, l’un des points forts de la sémantique, qui ne se limite plus à l’étude du sens des mots en système, mais s’ouvre à l’étude du sens de la phrase et de l’énoncé, et conçoit la détermination du sens d’un mot en fonction de plusieurs facteurs, dont le contexte (linguistique). Essayer d’en faire mention de manière systématique et de l’appliquer à l’enseignement de la compréhension écrite d’une langue étrangère est un choix raisonnable, convaincant, et les propositions d’application pédagogique qui découlent de ce travail, même si elles ne sont pas exposées dans les détails, présentent des orientations bien fondées et réalistes.


3. Pour ce qui est de la méthodologie de la recherche, de la précision et de la fiabilité des données:


La présentation du cadre théorique (ou «base théorique») de la recherche est d’une clarté incontestable. Pourtant, il manque à certaines reformulations ou reprises d’ouvrages des références bibliographiques indiquant les sources d’informations que l’auteur a puisées pour construire la «base théorique» du mémoire. On se demanderait ainsi en quoi consisterait l’apport de l’auteur du mémoire dans cette présentation, exhaustive certes, mais répétitive du «déjà dit», ei qui pourtant ne se présente pas comme tel.

On pourrait à propos regretter que ce mémoire n’ait pas directement recours à certains aspects de la sémantique, pourtant très liés au rôle du contexte dans l’accès au sens, à savoir la sémantique du mot, de la phrase, de l’énoncé, l’opposition entre la signification de la phrase et le sens de l’énoncé, et la détermination du sens d’un mot en ayant recours au système, au sujet énonciateur, au contexte et à la situation. Quant au domaine de la didactique des langues étrangères, l’auteur aurait dû approfondir l’opposition entre lecture pédagogique, non naturelle, en situation de classe, où la non-connaissance du mot nouveau peut faire blocage, et lecture authentique du quotidien, en situation de vie réelle, où le recours au contexte linguistique pour élucider le sens d’un mot est tout à fait évident.

Malgré cette négligence, la recherche est bien structurée dans sa méthodologie et sa démarche et a su exploiter des données fiables et se servir des moyens informatiques pour plus de précision.


4. Pour ce qui est des résultats de la recherche et des apports du mémoire:


Dans l’ensemble, les résultats obtenus correspondent aux objectifs visés et proposent une passerelle utile entre la théorie du langage et la pratique de l’enseignement / apprentissage. Sujet relativement original dans le domaine, le présent travail constitue une base de réflexions tant théoriques qu’opérationnelles, profitable pour un enseignement optimal de la compréhension écrite d’une langue étrangère.

Autre chose à signaler: la saisie de certaines notions ou terminologies ne me semble pas tout à fait convaincante, en voici quelques exemples: p.2 «langue seconde» au lieu de «deuxième langue étrangère», p.14 «Un mot possède plusieurs contextes», p.11 «méthode et cahier d’exercices», p.11, 56 etc. «interphrasique» au lieu de «interphrastique».

Les tableaux et schémas figurant en fin du dernier chapitre, conçus par traitement automatisé en informatique, sont remarquables. Mais les jargons qui les accompagnent, sans être expliqués, ce qui est ici le cas, constituent un labyrinthe qui peut empêcher «l’accès au sens»: «intervalle de confiance, Max. et Min.»…


5. Pour ce qui est des possibilités d’application pédagogique et des perspectives de recherche:


Les implications pédagogiques me semblent réalisables et les perspectives de recherche tout à fait raisonnables.


6. Pour ce qui est du degré de satisfaction face aux exigences d’un mémoire de fin d’études post-universitaires:


Le présent travail, qui conjugue effort et sérieux, répond largement aux exigences d’un mémoire de fin d’études post-universitaires et mérite d’être félicité.

Je remercie Thanh Phượng de m’avoir permis une lecture agréable et passionnante de son mémoire.


7. Finalement, je déclare mon avis tout à fait favorable pour que l’auteur du mémoire fasse sa soutenance devant le Jury.


Questions posées à l’auteur du mémoire:

1. À la page 43, vous avez fait la distinction entre les deux types d’apposition-inclusion: l’exemplification et la particularisation, et pour la particularisation, vous avez parlé de la relation d’hyponymie pour les mots en apposition.

1a. Précisez de manière concrète comment vous faites cette distinction entre l’exemplification et la particularisation. L’exemple en début de la page 45 est-il vraiment un cas de particularisation?

1b. À partir d’un exemple concret, dites comment les mots en apposition sont hyponymes.

2. Qu’est-ce que vous entendez par champ lexical, champ notionnel et champ sémantique?

3. Comment avez-vous procédé pour en arriver à ces chiffres représentant les «intervalles de confiance» (p.62)? Qu’est-ce que vous entendez précisément par intervalle de confiance?


Hué, le 14 décembre 2003

Phạm Thị Anh Nga


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