mardi 13 janvier 2009

CONCLUSION DU RAPPORT-PROJET DE DEA ET PERSPECTIVES POUR LA THESE (1997)


Conclure un travail qui ne fait que débuter, avec ses quelques acquis n’est pas évident. Nous profiterons cependant de cet arrêt momentané pour pointer l’état de notre travail et envisager la suite de l’œuvre.

Notre point de départ se situant du côté des usagers de la langue (des langues), soucieux des risques de malentendus produits par les différences culturelles qui séparent les individus, le recours au cadre conceptuel (les théories du calcul du sens) nous a permis un travail théorique, reliant le principe de coopération et l’implicitation conversationnelle de H-P.Grice à la conception de la fuite du sens de B-N.Grunig et au PID de J.Moeschler, approchant le recours à l’énoncé, à l’énonciation et au savoir partagé de chez D.Sperber et D.Wilson aux compétences linguistique, encyclopédique, logique et rhétorico-pragmatique de chez C.Kerbrat-Orecchioni. Nous avons par la suite essayé d’observer certains aspects du calcul du sens et de la fuite du sens en situation interculturelle, en mettant l’accent sur la rencontre franco-vietnamienne. Un travail sur corpus nous a permis de repérer certains regards croisés entre Français et Vietnamiens, et de rendre compte des attitudes plus ou moins évaluatives, faute de repères culturels communs.

De toute façon, le travail conçu pour notre étude du calcul du sens dans la communication interculturelle n’est pour l’instant qu’à ses débuts, car il se construit au fur et à mesure son matériau (les concepts théoriques et son corpus) et se fraye toujours son chemin. Le contenu exposé dans ce rapport-projet, surtout pour la deuxième partie (II), manque plus ou moins d’articulation et se trouve à un faible degré de pertinence. Quant au corpus, il n’a été abordé que partiellement, et le peu de données disponibles n’est exploité qu’en partie. Bref, nous nous trouvons en véritable chantier et au démarrage seulement de notre itinéraire de recherche.

La tâche qui reste à envisager pour la thèse serait dans cette orientation:

- la reprise de la conception du calcul du sens dans l’interlocution, avec une meilleure articulation entre les différentes théories;

- une étude de la spécificité du calcul du sens en situation interculturelle, dont l’accent serait mis sur la genèse des auto et hétéro-stéréotypes, les effets d’assimilation, de contraste et de stéréotypie dans la construction des représentations culturelles.

Le corpus serait varié, regroupant notes de voyage, articles de presse, interviews, prospectus, guides touristiques, «dossiers», récits et nouvelles..., et l’accent serait mis surtout sur les oeuvres littéraires et la presse écrite.

Les difficultés qui s’annoncent pour le suivi de notre recherche ne sont pas mineures, dues surtout aux conditions matérielles du travail à venir: nous serons pour la plupart du temps au Vietnam, c’est-à-dire loin d’avoir accès à une documentation nécessaire pour la recherche, et de pouvoir profiter de l’aide continuelle de notre directeur de recherche et de l’équipe d’accueil. Mais nous espérons malgré tout pouvoir mener à bien notre étude sur ce thème passionnant que nous nourrissons depuis si longtemps, en tant que vietnamienne mais usagère et amoureuse de la langue française, passion qui se confirme de jour en jour.


«Le calcul du sens dans la communication interculturelle. La rencontre entre Français et Vietnamiens», Rapport-projet de DEA, Université de Rouen, France

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