mercredi 25 février 2009

RAPPORT DU MÉMOIRE DE FIN D'ÉTUDES POST-UNIVERSITAIRES DE NGUYỄN THỊ MỸ LIÊN (2004)

RAPPORT DE MÉMOIRE


Intitulé du mémoire: «ÉTUDE DES INFLUENCES DE L’ÉVALUATION SUR LA MOTIVATION D’APPRENTISSAGE CHEZ LES ÉTUDIANTS DE FLE DE L’UNIVERSITÉ DE TÂY NGUYÊN»

Spécialité: DIDACTIQUE DU FLE / FLS

Code: 5.07.02

Nom de l’étudiante: NGUYỄN THỊ MỸ LIÊN



OBSERVATIONS


1. Pour ce qui est de la présentation du mémoire:

Dans l’ensemble, le mémoire se présente dans un format bien agréable à la lecture: bien structuré, avec une mise en page bien soignée, des tableaux et schémas éventuellement avec couleurs, peu de coquilles et de fautes d’incorrection. Pourtant, des tableaux à la fois nombreux et comportant trop de facteurs brouillent plus ou moins l’esprit du lecteur attentif. Le mémoire, en voulant trop embrasser, risquerait de mal étreindre, tant sur le plan de la forme que sur celui du contenu. L’écriture, voulant être impressionnante, a fait appel à de nombreuses expressions hyperboliques et d’exagération, d’où le manque de clarté et de précision dans l’expression, des phrases enchâssées, lourdes et du non-sens («réalisation des fonctions de l’évaluation», page 6) («différence entre la motivation en matière de sexes», page 6) … On peut aussi remarquer un ton parfois trop affirmatif et des redondances maladroites, des mots pas tout à fait appropriés au contexte, qui font que la lecture, au lieu d’être passionnante, devienne un peu fatigante et décourageante («parti pris» au lieu de «choix», «décision», page 8) («points» au lieu de «notes», page 14). Certains passages sont même incompréhensibles («les techniques de motiver les apprenants sont cruciales chez les enseignants de langues», page 16)…

Adopter 5 niveaux de titres dans un tel cadre de recherche ne me paraît pas pertinent, car cela contribue à alourdir la présentation du mémoire. De même, la partie en langue vietnamienne des annexes aurait pu être réduite, car le public conçu (des lecteurs francophones) n’aurait pas besoin des analyses dans sa version vietnamienne et se contenterait de sa version française. Il serait plus raisonnable, dans les annexes, de garder toute la partie en langue française, et les versions originales (en vietnamien) des questionnaires, des transcriptions d’entretiens…

L’introduction présente bien la problématique et les motivations sceintifiques et personnelles de la recherche. Pourtant la présentation paraît un peu longue et comporte certains non-sens («notre présente évaluation n’est pas bien respectée», page 25) («…certains enseignants montrent leurs défauts non seulement dans la démarche et la méthode adoptée mais aussi dans le contenu évaluatif, c’est pourquoi l’enseignement / apprentissage rencontre des difficultés», page 5) («il y a l’inefficacité dans la réalisation des fonctions de l’évaluation», page 6).

2. Pour ce qui est de l’actualité, de la scientificité et de l’aspect réaliste du mémoire:

Mener une recherche dans le domaine de l’évaluation, c’est déjà se mettre dans l’air du temps et avoir de fortes chances de toucher à des aspects cruciaux du domaine de la didactique. Le mémoire se trouve par ailleurs renforcé par des outils d’analyse de données (dans le dépouillement du corpus) qui consolide le caractère scientifique de la recherche.

Quelques notions mentionnées ne semblent pas bien maîtrisées par l’auteur du mémoire. On se demande comment dans une auto-évaluation «l’apprenant veut connaître son niveau atteint dans un cours par rapport aux objectifs proposés de lui-même» (page 11): en effet, l’auto-évaluation peut très bien s’effectuer par rapport aux objectifs proposés par «lui-même» ou par l’établissement ou par l’enseignant, peu importe, l’important c’est que le sujet de l’évaluation se confond à l’objet de l’évaluation, en l’occurrence l’apprenant lui-même. De même, on aurait du mal à imaginer comment dans une auto-évaluation assistée «les étudiants évaluent la langue de leur groupe» (page 11). Maladresse dans l’expression ou non-maîtrise de la notion? De toute façon, le lecteur reste confus et désorienté.

3. Pour ce qui est de la méthodologie de la recherche, de la précision des estimations et de la fiabilité des données:

Les réflexions sur de la théorie témoignent d’un investissement sérieux de la part de l’auteur du mémoire. L’enquête avec un questionnaire composé de 35 et 40 questions (pour des publics d’éudiants et d’enseignants) assure le degré de fiabilité des données. On y regretterait cependant le manque de réserve dans un tel travail de recueil de données: plusieurs écarts y sont possibles, entre ce qui se passe vraiment et ce que chacun pense connaître de la réalité, entre ce que chacun pense vraiment et ce qu’il aimerait affirmer, et enfin, entre ce qu’il aimerait affirmer et ce qu’il a pu effectivement affirmer (dépendamment de sa capacité d’expression…). Sans parler de la part de subjectivité qui intervient dans tout travail de dépouillement de corpus qui exige une certaine réserve dans les affirmations et conclusions.

Une fois les questionnaires envoyés puis retournées, il s’agit des réponses aux questionnaires et non plus de «questionnaires» (page 34), encore moins de «questionnaires illégaux» (page 34). Pour ce qui est du contenu de ces questionnaires, l’écart plus ou moins considérable entre la version originale (en vietnamien) et la version traduite en français peut être source d’erreurs dans l’analyse qui en découle. Il arrive que, même en vietnamien, la formule ne soit pas la bonne («Không hoàn toàn đồng ý» au lieu de «hoàn toàn không đồng ý», c.a.d. «pas du tout d’accord», Q.étud.). On pourrait se demander ce que représentent les réponses correspondantes, car on n’est pas sûr que les enquêtés se soient aperçu de cette erreur dans l’expression du questionnaire.

Le recours à des méthodes de dépouillement de corpus me semble bien impressionnant, sans que j’arrive à les maîtriser. Je me demande si les enquêtés ont pu saisir les nuances de ces notions pour moi rébarbatifs, comme celles de «probilité expectative» ou de «compétence estimée». Ne serait-il pas plus sage, dans le questionnaire, de paraphraser et de se contenter de dire, par exemple, «ce que vous désirez atteindre en fonction de votre réalité» et «ce que vous estimez pouvoir attendre», tout en gardant le luxe d’une terminologie sophistiquée pour le travail d’analyse ultérieur?

Dernier point: l’enquête aurait dû faire la distinction entre ce qui se fait (la réalité) et ce qui doit ou aurait dû être fait (l’idéal). Pour la question 39 (Étud.) par exemple, «D’après vous, votre conpétence du français est évaluée par…», je ne sais pas s’il s’agit là d’un détail de ce qui se fait réellement ou de ce qui doit (ou aurait dû) se faire…

Pour ce qui est des entretiens, le mémoire ne précise pas le nombre des étudiants qui en constituent le public. Les données ont été éventuellement regroupées à travers une prise de notes et une reformulation des informations recueillies. Il ne s’agit donc pas de transcription en aucune sorte, contrairement à ce que précise le mémoire (dans les annexes).

4. Pour ce qui est du résultat de la recherche et des apports du mémpore:

Tout en dégageant ls éléments qui sont venus enchâsser, alourdir le contenu et l’argumentation, et créer ainsi des redondances inutiles, nuisibles, il serait raisonnable, avec du bon sens et de la sagesse, de libérer le texte de ces facteurs parasites et lui rendre enfin son mérite. En effet, le mémoire a pu aboutir à des résultats satisfaisants et convaincants, malgré ses imperfections tant sur le plan (la forme) que sur le contenu, et bien que, avec un peu plus de sagesse et de modestie, la recherche puisse atteindre un degré bien meilleur de satisfaction.

5. Pour ce qui est des possibilités d’application et des perspectives de recherche:

Les propositions d’applications pédagogiques s’avèrent satisfaisantes. De même que les perspectives de recherche. Il serait peut-être préférable de penser à renouer et bien articuler l’évaluation formative et l’évaluation sommative, au profit d’un enseignement / apprentissage mettant l’accent sur la motivation de la part des apprenants. D’autres formes d’évaluation pourraient de même être exploitées et appliquées, telle l’auto-évaluation (assistée) associée à l’évaluation personnalisée.

6. Pour ce qui est du degré de satisfaction face aux exigences d’un mémoire de fin d’études post-universitaires:

Face aux exigences d’un mémoire de fin d’études post-universitaires, le présent mémoire s’avère d’un mérite incontestable, par son sérieux, et par la richesse et la qualité de son contenu.

7. Enfin, je déclare mon avis tout à fait favorable pour que l’auteur du mémoire fasse sa soutenance devant le Jury.

Questions posées à l’auteur du mémoire:

1. Expliquez le schéma que vous avez proposé pour la motivation, en illustrant vos explications par des exemples concrets.

2. Dans le schéma que vous avez proposé pour la motivation, serait-il possible d’insérer un facteur supplémentaire, par exemple «comportement» ou «acte», conçu comme attitude ou manifestation face à la tâche d’apprendre, et qui se distingue de l’attitude (déjà présente dans votre schéma) qui se rapporte à un cadre plus global?


Hué, le 18 décembre 2004

Pham Thi Anh Nga


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