Ce portfolio se veut un objet de recherche et de découverte, un lieu de partage et d’échanges entre « alter » et « ego ». Tous les commentaires seront donc les bienvenus. J’en remercie par avance leurs auteurs.

« Sẽ có một ngày trên hành trình đến với những cánh đồng Abydos của Osiris dương trần tục luỵ em bỏ lại đàng sau cả những thân sơ giận thương yêu ghét... »


Chers collègues,


Après une assez longue période de tâtonnements, voici enfin le fruit de mes efforts continus.

J’ai le grand plaisir de mettre à votre disposition un e-portfolio que j’ai conçu comme outil d’accompagnement à mon auto-formation, et en tant qu’enseignante-chercheur-formateur (ou ... chercheuse-formatrice ?), ceci dans le but de favoriser des échanges et contacts avec des collègues d’ici et d’ailleurs.

J’aurais aimé un outil plus approprié (pour plus de facilité dans la conception et dans la lecture), mais je n’en ai pas trouvé. Je compte donc sur votre compréhension.

Si les jeunes collègues y trouvent quelque utilité pour leurs réflexions, ou pour alimenter et enrichir leur vécu professionnel, ce sera à ma très grande joie, et j’en serai bien honorée.

Je compte aussi sur vos remarques, suggestions et propositions (qui seront ajoutées en fin de chaque article ou en bas de la page) pour pouvoir améliorer cet outil. Vous pourriez de même me les communiquer par email (phamthi.anhnga@yahoo.fr).

Avec mes sincères remerciements,

Et Bonne Année du Buffle !


Anh Nga

mardi 22 juillet 2025

Institut de la Providence à Hué (G. Lefas - SMEP)

(Thiên-Hựu Học-Đường, Hué, Vietnam)

R.P. Georges Lefas (1906-2002)

Hué, l'ancienne capitale impériale de la dynastie des Nguyen, toujours vibrante d'un faste sans ostentation et d'un charme discret, conserve sa réputation de ville des lettrés et des hauts mandarins de la Cour. Dans les années 30, le jeune Empereur Bao Dai, frais émoulu de ses études, dans les meilleurs établissements de Paris, avait été intronisé, comme digne successeur de S.M. Khai Dinh. 
 
À cette époque - déjà lointaine - les rouages de l'administration impériale, jumelée avec ceux de la présence française en Annam, peuplaient la cité d'un monde de fonctionnaires haut-placés qui formaient un microcosme original où les inévitables intrigues des milieux politiques cédaient le pas à une courtoisie raffinée, doublée de rapports "bon-enfant".

L'éducation parisienne du jeune Empereur jointe aux traditions chrétiennes de son illustre épouse, S.M. Nam Phuong, issue de l'élite de la société saigonnaise, parurent, aux yeux de Mgr Allys, le Vicaire apostolique du lien des circonstances encourageantes, pour la fondation d'un établissement secondaire catholique.

Ce projet répondait, en effet, au désir commun du milieu mandarinal et de celui des fonctionnaires et colons français, de trouver sur place l'instruction et l'éducation de haut niveau, capables d'assurer à leur progéniture l'accès à l'éventail des fonctions dont le pays avait besoin, pour s'assurer une autonomie convenable.

C'est ainsi qu'avec la discrète approbation de l'Administration française, fut mis au point le projet de la fondation de l'Institut de la Providence, établissement d'enseignement secondaire, du type classique, calqué sur ceux de la métropole.

Les grands ordres religieux et les congrégations enseignantes ayant décliné l'offre de présider à cette fondation, Mgr de Guebriant, alors Supérieur de la Société des Missions Étrangères de Paris, accepta de relever le défi de sa réalisation, lors de sa visite en Indochine, en 1931.

Dès lors, le successeur de Mgr Allys, Mgr Chabanon, allait pouvoir procéder à la bénédiction solennelle, en ouvrant, le 15 Septembre 1933, une classe de 6ème, à 2 sections, complétée par les 2 classes préparatoires de 7ème et de 8ème. Le tout comportait 132 élèves, sur les 190 qui s'étaient présentés. Dans ce nombre, on comptait 17 Français pour 125 Vietnamiens, parmi lesquels se trouvaient 28 catholiques, à côté des 103 confucéens, adeptes en faille du Culte des Ancêtres.

L'emplacement choisi était spacieux et aéré, se situant en bordure de l'ancienne avenue Khai Dinh, non loin de l'évêché et presque en face du couvent des Rédemptoristes canadiens.

De la terrasse qui surplombait les deux étages de cet immeuble central, de 73 mètres de long, on apercevait, au Sud, la colline du "Ngu Binh", dite "Écran du Roi", dressée comme un paravent tutélaire pour protéger "L'esplanade des Sacrifices", le Nam Giao, où S.M. l'Empereur accomplissait périodiquement les rites traditionnels de ses attributs de "Fils du Ciel".

De 1933 à 1939, quatre autres bâtiments disposés à l'équerre, allaient successivement compléter cet ensemble harmonieux, construit sur les plans de l'architecte-entrepreneur Dinh Doan Sac - conseillé par le R.P. Douchet, sauf pour la chapelle, élégante et moderne, dont les plans avaient été gratuitement fournis par un architecte ami de France André Duthoit. Le sol de cet emplacement rizicole étant marécageux, c'est sur une forêt de bambous imputrescibles que reposent les constructions selon une technique originale qui allaient faire ses preuves de solidité, lors des futurs bombardements de la capitale impériale. L'approbation stimulante des milieux officiels s'était largement manifestée, à la cérémonie de l'inauguration, par la présence des personnalités, telles S.E. Tôn Thất Hân, ancien Régent de la Cour, et du côté français, le Résident Supérieur Lavigne, assisté du chef de la Sureté, Sogny et, pour les ecclésiastiques, du R.P. Florent Zuchelli, représentant le Délégué apostolique Mgr Dreyer (O.F.M.).

R.P. Modeste Duval

Pour le personnel enseignant de l'établissement, Mgr Chabanon n'avait pas lésiné, faisant appel aux plus doués de ses missionnaires, à savoir: R.P. Lemasle (futur Vicaire apostolique, les Pères Dancette et Massiot, ainsi que le R.P. Nguyễn văn Thích (un fin lettré, converti) et surtout, le R.P. Ngô Đình Thục (futur archevêque de Huê) à qui sa licence de Philosophie permettait d'être le Directeur légal de l'Institut de la Providence.

Divers professeurs "laïcs" complétaient l'équipe, tels que MM. Trần Điền (futur Sénateur), Tôn Thất Đàm, Tuyên, sans oublier Mr. Tạ Quang Bửu (futur Ministre de la jeunesse à Hanoi).

L'enseignement, aligné sur celui de la métropole, comprenait dès la 6ème l'étude du latin (dans l'une des 2 sections), de même qu'il allait compléter, en 4ème, celle du Grec (facultatif). Ces disciplines furent enseignées avec maestria par le R.P. Massiot, aidé de quelques autres. Bien sûr, l'accent était mis sur l'étude approfondie de la langue française, dans sa syntaxe et sa littérature.

Ainsi, ce programme se trouvait - sans négliger les mathématiques - plutôt axé sur les "humanités", retenues comme le gage d'une formation solide et universelle. De fait, cela allait permettre à bon nombre d'élèves d'entreprendre les carrières les plus variées : juridique, universitaire, médicale, militaire, voire sacerdotale.

Plus tard, avec l'évolution des circonstances et des mentalités, l'accent sera davantage mis sur les sciences mathématique et physique, sous la direction savante du R.P. Duval, entré à l'Institut de la Providence, après son expulsion de la Chine communiste, ainsi qu'avec la compétence du R.P. Oxarango, cumulant une licence ès Lettres, avec talents de physicien et de cinéaste, fort appréciés de ses élèves. Beaucoup de ceux-ci en témoigneront, une fois arrivés en France et après s'être munis, sans trop de peine, des diplômes des grandes écoles : Polytechnique, Centrale, École Supérieure d’Électricité, ou H.E.C. etc...

Précisons que l'atmosphère de l'Institut de la Providence était faite du respect de l'ordre, tempéré par une sorte de familiarité dans les rapports maître - élèves et entre camarades.

Comment en donner une meilleure idée qu'en cédant la plume à celui des anciens élèves que sa notoriété avait déjà désigné pour présider en 1958 le 25ème anniversaire de la fondation de l'Institut de la Providence, Mr Tôn Thất Thiện ?

Après avoir rappelé ses débuts à l'École Paul Bert, il brosse, avec humour, un tableau de ses années "de la Providence".

(...) Comme mes années de scout, mes années d'élève à la Providence ont, dans une très grande mesure, contribué à me rendre apte à avancer plus tard, sans difficulté et d'un pas ferme dans les études que j'allais entreprendre et sur le chemin de la vie.

L'Institut de la Providence, créé en 1933, était une école "Tây" (enseignement français et appliquant le programme d'enseignement préparant au baccalauréat métropolitain). Les fondateurs de l'établissement eurent une vision très large; c'est pourquoi l'influence que l'école allait exercer plus tard fut très grande. L'école relevait de l'Église catholique et était une école française ; elle avait donc, forcément, pour arrière-pensée de promouvoir le catholicisme et la France. Mais, en l'occurrence, on fut très discret et très subtil, ne se livrant à aucun prosélytisme de nature à gêner quiconque. Pendant toute la durée de mes études à la Providence, de l'année scolaire 1936-1937 à l'année scolaire 1943-1944, je n'ai jamais subi, ni directement, ni indirectement, la moindre pression tendant à m'amener à recevoir le baptême ou à "suivre les Tây".

C'était un grand établissement, doté d'un corps enseignement digne de respect. C'était en outre une école secondaire privée, influente, du Centre Viet Nam. De ce fait, l'école attirait des élèves non seulement du Centre Viet Nam tout entier, mais aussi du Sud, en particulier parmi les enfants des familles catholiques.

Bien que l'école accueillit en même temps des élèves français et des élèves vietnamiens, je n'ai jamais ressenti la moindre discrimination par rapport aux élèves français. Les professeurs et les pères faisaient preuve d'une parfaite équité à l'égard des uns et des autres.

Peut être avaient-ils plutôt tendance à prendre la défense des élèves vietnamiens. Aussi, lorsqu'une bataille opposait des élèves vietnamiens, souvent les pères administraient une gifle aux Français d'abord, avant de l'administrer aux Vietnamiens.

(...) La seconde remarque que je tenais à faire à propos de la Providence, c'est que j'y ai reçu une instruction très sérieuse, en particulier en matière de langues vivantes - français et anglais. Les enseignants, français comme vietnamiens, avaient une grande compétence et enseignaient avec conscience et attention, tout en étant sévères, exigeant de leurs élèves un grand effort. (...) (1)

On le voit, l'Institut de la Providence s'était proposé avant tout, de mettre un corps professoral, issu, en grande partie, du clergé missionnaire, au service de l'élite de la capitale impériale, afin de donner à ses enfants une formation intellectuelle et morale, capable de les préparer aux responsabilités qui les attendaient, à leur majorité.

Bien entendu, cet établissement a dû s'adapter aux évènements qui ont pesé sur les destinées du Viêt Nam, entre les années 1933 et 1975. Au cours de ces quelques quarante années cruciales, on peut distinguer plusieurs étapes historiques.

I- 1933-1945: Période de fondation

Dans ces débuts, la mode et la force des choses tendaient à postuler le prolongement des études conduisant au baccalauréat, par celles dont le départ pour la France permettrait d'espérer bénéficier. Or, pour beaucoup de ces élèves, ces espoirs allaient être pleinement comblés. En voici des exemples concrets: l'un d'eux - polytechnicien - prendra l'adjudication de deux tronçons d'autoroute en France. D'autres ingénieurs E.S.E travailleront à la C.I.I. ou à l'E.D.F. Un autre choisira la Météorologie et deviendra spécialiste des Pays de Mousson. D'autres s'orienteront, par le Droit, vers la magistrature, le barreau ou la diplomatie. Aux États-Unis l'un d'eux - "boat-people" réfugié politique - réussira à se glisser dans les services de la Défense "top-secret". Enfin pendant la guerre, d'autres, restés sur place, s'illustreront dans l'armée de terre, la marine ou l'aviation de chasse (2).

II- 1946-1963: Période d'épanouissement

Parmi les évènements qui ont ébranlé le cours des choses, au Viêt Nam, le "Coup de Force Japonais" du 9 Mars 1945 compte au premier chef : d'abord en guise de contre-coup de la défaite française en 1940, en face de l'agresseur nazi. Quelles qu'aient été les visées du Japon, une cassure s'était produite, dans le dispositif de l'Administration française, en Indochine (rallié bon gré, à la cause du Maréchal Pétain). Tout sera remis en question, à la suite de la capitulation de l'Allemagne Hitlérienne; mais rien ne sera plus comme avant, dans l'ancienne Indochine française. Sans entrer dans les détails du retour de la présence française, avec le Général Leclerc et, plus tard, le Maréchal de Lattre de Tassigny, tout finira par craquer, au désastre de Diên Biên Phu (1954)...

Cependant, contre toute attente, L'Institut de la Providence traversait ces orages sans sombrer, en dépit des blessures périodiques de la guerre.

L'établissement surnageait, parce qu'il s'adaptait souplement à l'évolution des mentalités et à la marche irrésistible vers une indépendance, trop longtemps marchandée à ce pays, mûr pour la prise en mains de ses destinées. 
 
R.P. Jean Oxarango

Cette adaptation valut, sans doute, aux générations d'élèves que formait l'Institut de la Providence, de trouver sur place, sans chercher à s'évader, ni à esquiver leurs responsabilités, des occasions de se mettre au service de leur patrie en pleine mutation.

En particulier, l'accession au pouvoir du Président Ngô Dinh Diêm (1958-63) permet à un certain nombre d'anciens élèves de l'Institut de la Providence, connus de Mgr Ngô Đình Thục, d'être appelés à des fonctions gouvernementales qu'ils exerceront, avec compétence et probité.

Au cours de cette période, une Université catholique fut fondée à Dalat et fut dirigée par le R.P. Nguyễn văn Lập, un ancien professeur et aumonier de l'Institut de la Providence. Tandis que, à Hué, était fondée une Université d'État, dirigée par le R.P. Cao Văn Luận. Celui-ci fit appel à des professeurs de l'Institut de la Providence, comme les Pères Oxarango et Lefas pour y assurer des cours, dans les Facultés des Lettres et de Pédagogie. En outre, la fonction de Doyen de la Faculté des Lettres fut confiée à un ancien élève de la Providence, M. Lê Thanh Minh Châu dont les diplômes avaient été acquis aux États-Unis.

III- 1963-1975...: "Vogue la Galère !"

La bien triste disparition du Président Ngô Đình Diệm et de ses frères inaugura une période de confusion au Sud Viêt Nam dont le Nord Viêt Nam allait tirer parti, pour préparer la "Réunification" dont il rêvait. La réalisation de ces projets de mainmise sur le Sud fut entachée d'évènements parfois tragiques comme celui du fameux Têt Mâu Thân (Fév. 1968) qui donna lieu, à Hué, à une hécatombe de quelque 3000 victimes civiles dont - hélas - plusieurs jeunes élèves de la Providence.

Néanmoins à cette époque, un bon nombre d'anciens élèves, bacheliers de l'Institut de la Providence, entraient à l'Université de Hué, pour y préparer une licence ou un diplôme de Pédagogie, leur ouvrant la carrière du professorat, Ainsi, notre établissement remplissait une partie des ambitions de ses Fondateurs, traduites par ce titre d'Institut.

Dès lors, une partie des actuels professeurs de Lettres et de Langues vivantes de la Province de Thua Thiên ont été formés, depuis leurs années de Secondaire jusqu'à l'Université, par leurs professeurs de l'Institut de la Providence.

IV- 1975...: Justification finale du titre d'Institut

De nos jours, vingt ans après la "Réunification" du Viêt Nam sous l'égide du Gouvernement de Hà Nôi, il se trouve que les bâtiments de l'ancien Institut de la Providence ont été, heureusement utilisés par l'Administration Provinciale, comme "annexe" de l'Université de Huê*, pour y distribuer l'enseignement supérieur de 3 Facultés (Histoire et Géographie - Science Sociale - et Culture Générale). Les locaux bien entretenus ont été judicieusement employés. C'est ainsi que l'ancienne chapelle dont le "chœur" a été isolé par un immense rideau de couleur pourpre, sert de salle d'étude, ouverte aux étudiants qui y travaillent dans un silence recueilli...

De surcroit, on note avec intérêt qu'un bon groupe de professeurs de Langues vivantes, formés partiellement par les anciens professeurs de l'Institut de la Providence, ont pris sur eux d'inaugurer bénévolement des "cours du soir" de langue française destinés, notamment, à des "cadres" de la ville désireux d'ajouter cette "corde à leur arc".
Trường Đại Học Khoa Học

Ils ont ainsi formé une petite association (le Cenlet), discrètement encouragée par les autorités officielles, comme le montre l'envoi de plusieurs d'entre eux, en France, pour y suivre des stages (de 9 mois ou davantage) en vue de leur perfectionnement professionnel.

Un manuel d'enseignement du français aux Vietnamiens est prévu en 12 tomes et intitulé "Tiếng Pháp" édité par Hatier - Didier (et prochainement diffusé par une maison d'édition au Viêt Nam). Il a bénéficié du concours de plusieurs jeunes professeurs vietnamiens, parmi lesquels se trouve Mme Pham Thi Anh Nga qui enseigne à la Faculté de Pédagogie de l'Université de Huê.

Comment ne pas voir, dans ces faits encourageants, la justification "providentielle" du titre, donné dès le début, à l'Institut de la Providence par le fin lettré qu'était le R.P. Nguyên van Thích: "Thiên Huu Hoc Duong"(3).

G. Lefas. MEP

Notes:
(1) Tây: littéralement "Occidental", terme à connotation péjorative utilisé à la place du terme "français".
Ce témoignage est extrait de la revue "Tiếng Sông Hương" 1994, traduit par Mr Trương Bửu Khánh.
(2) Voir la liste succinte des noms de ces élèves, cliquez ici.
(3) Thiên Hựu: le Ciel protège.
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Revue TIẾNG SÔNG HƯƠNG (1994), Dallas, Texas, USA
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Lettres de Père Lefas


Paris 4/1-90

Le Père Lefas, très touché de bons vœux de son ancienne élève Anh Nga et de sa famille à l’occasion de Noël et du Nouvel An la remercie et lui redit sa joie de la voir suivre ce stage si profitable et réconfortant.

Il lui souhaite, à son tour, beaucoup de courage, de santé, de réussite et de bonheur, au cours de la Nouvelle Année qui doit être celle de l’Espérance pour elle et tous les siens.

Amicalement

G.Lefas

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Institut St Dominique 60128 Mortefontaine

Le 17/2-96

Chère Anh Nga,

Grand merci, pour vos vœux fidèles, à l’occasion de Noël et du Nouvel An.

Dieu merci, ma santé se maintient, sauf la vue qui baisse…

Je continue à recevoir une vingtaine de lettres du Viet Nam chaque semaine et à envoyer quelques mandats (en temps derniers, j’ai reçu jusqu’à 56 lettres en une fois). Vous excuserez donc mon retard à vous répondre et à vous souhaiter une année du Tết Bính Tý de bonheur familial et de succès professionnels.

Vous avez eu des échos de la visite à Huế des 4 évêques français, conduits par le R.P. Etcharren au Nord et au Centre du Viet Nam. L’accueil à Hué semble avoir été très chaleureux, malgré la brièveté du séjour.

Bravo pour la parution du manuel Tiếng Pháp, dont un exemplaire me ferait évidemment plaisir, si cela n’est pas trop vous demander.

Mon bon souvenir et mes vœux à tous vos collègues, mes amis que je ne saurais oublier dans l’amitié et la prière.

Georges Lefas

P.S. Je vous envoie un mandat international de 300F.

Ci-joint un coupon-réponse qui a la valeur d’un timbre postal.

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Institut St Dominique 60128 Mortefontaine

Le 12/4-96

Chère Anh Nga,

J’ai bien reçu, le 9/4, votre longue lettre qui m’apporte des nouvelles intéressantes de vos travaux et de vos projets.

Je vous félicite de votre décision de suivre les cours de Télé-enseignement de l’Université de Rouen, comme vous y a sans doute encouragée votre amie Oanh Hanh qui a si bien su profiter des options que lui offrait cette université.

Bien volontiers, je vais essayer de vous faire parvenir le «manuel de Recherches en Sciences sociales» de Quivy, chez Donod, que vous désirez avoir. J’en ai fait la commande, hier, par notre service de la Procure des Commissions des Missions Étrangères du 128 rue du Bac. J’espère qu’il n’y aura aucune difficulté pour le trouver et vous l’envoyer par la Poste, sans trop de délai. Avertissez-moi quand vous l’avez reçu. Je suis heureux de vous l’offrir.

Le Père Etcharren auquel je voulais montrer votre lettre est parti hier pour une quinzaine de jours en Indonésie. Je le verrai à son retour.

Bon courage! Faites mes amitiés à tous ceux que je connais autour de vous. Je vous renouvelle l’assurance de ma fidélité dans l’amitié et la prière.

Georges Lefas

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Le 19/5-96

Chère Madame,

J’ai reçu, ce matin, le manuel «Tiếng Pháp 11» que vous m’avez aimablement fait parvenir. Je vous en remercie profondément et ne manquerai pas de le montrer, avec fierté, à nos amis français et vietnamiens.

Vous me demandez mon avis … je ne puis guère qu’exprimer quelques appréciations primesautières – je vous les livre en toute simplicité

- le format large et aéré permet les tableaux récapitulatifs et les points de vue simultanés

- l’impression à base d’encre bleue (très à la mode) est agréable (sauf pour les mal-voyants de mon genre)

- les photos parfois assez sombres mais bien choisies, nombreuses, et liées à ce type de reproduction pas trop onéreux

- les dessins variés, vivants, suggestifs, très réussis

- la méthode pédagogique très moderne adaptée à des «élèves» déjà initiés et plutôt adultes

- le choix des centres d’intérêt judicieux attractif, très actuel

- je prends l’exemple du texte page 224-5 sur le film «L’Odeur de la papaye verte» de Trần anh Hùng. Bien exploité, quoique sobrement, commenté avec beaucoup de justesse et de talent pédagogique (il ne s’agit évidemment pas de se croire obligé de projeter le film en version vietnamienne malgré son excellence et son réel succès).

J’arrête là mes remarques sans aucune prétention. J’ajoute seulement que je pense que cela représente un travail énorme et remarquable. Les traductions sont-elles de vous (au moins partiellement)?

J’y ai trouvé votre nom (que votre modestie a laissé mentionner?).

Le manuel (complété par son lexique, ses tableaux de conjugaison…) est-il précédé ou suivi d’un autre?

Est-il à la portée (pécuniairement) du grand public?...

Quant au manuel que vous m’avez suggéré de rechercher je vous l’ai fait expédier sans trop de délais et sans aucune difficulté de ma part. J’espère qu’il vous sera bien arrivé.

En vous félicitant ainsi que vos compagnons de travail je vous renouvelle l’assurance de ma fidèle amitié. Transmettez à tous les vôtres mes meilleurs souhaits ainsi qu’au CENLET…

Georges Lefas

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Institut St Dominique 60128 Mortefontaine

Tel 03 44 54 33 90

Le 17/1-97

Chère Anh Nga,

J’ai bien reçu, le 17/12-96, votre belle carte de vœux, à l’occasion de Noël et du Nouvel An et je vous remercie des bonnes nouvelles que vous me donnez de vous et des vôtres (frère et sœur).

Vos souhaits de bonne santé tombent à pic, car, le 19/12-96, j’ai fait une chute malencontreuse, dans les rues de Paris. Transporté par SAMU à l’hôpital Cochin, l’interne des «urgences» a constaté que le col du fémus n’était pas abîmé, en revanche l’os «trochanter» de la hanche qui soutient les muscles de la jambe était fêlé. Ramené aux Missions Étrangères le soir par ambulance, j’y ai été soigné très bien par mes confrères (Etcharren etc.) pendant 10 jours, avant d’être ramené ici, le 30/12-96.

J’en ai pour 6 semaines à réapprendre à marcher. Mais je ne souffre pas beaucoup.

Au bout de 3 semaines, les progrès sont évidents je n’ai plus besoin de fauteuil ni même, parfois, des cannes anglaises – Les sœurs m’ont logé dans une chambre médicalisée du couvent. Je célèbre la messe, assis pendant les lectures (comme un évêque) et debout le reste du temps.

J’ai le temps de répondre aux lettres de Bonne Année (avec du retard!) mais les correspondances du Viet Nam (20 lettres par semaine) est en panne.

Ceci dit, je vous félicite de votre acharnement au travail et des succès mérités qui le couronnent.

Transmettez à votre sœur mon bon souvenir et mes félicitations ainsi qu’à votre frère que vous avez revu pour Noël.

Il me reste à vous souhaiter un joyeux Tết Đinh Sửu, bien que vous siyez éloignée momentanément de votre famille.

Je vous renouvelle l’assurance de ma fidélité dans l’amitié et la prière.

Geroges Lefas

P.S. Ci-joint un petit «cadeau du Tết».

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Mortefontaine le 3/2-97

Chère Anh Nga,

Je vous renvoie le texte de l’enquête rempli vaille que vaille.

Ma convalescence se poursuit normalement. Au bout de 6 semaines, j’ai lâché mes cannes anglaises.

Je continue à expédier mon courrier qui a pris beaucoup de retard.

Bonne fête du Tết Đinh Sửu.

Bon courage pour vos travaux.

Amicalement

G.Lefas

MEP

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Maison St Raphaël MEP B.P.29

82290 Montbeton

Le 19/9-97

Chère Anh Nga,

Grand merci pour votre belle carte de l’église des Rédemptoristes qui me reste si chère…!

Vous ne risquez pas beaucoup de pouvoir me rencontrer, avant votre départ, vu que j’ai dû être hospitalisé à Senlis, le 12 août, afin d’être opéré d’un polype intestinal qui m’avait anémié depuis plusieurs mois.

L’opération a été parfaitement réussie, de sorte que j’ai quitté l’hôpital, le 4 Septambre, pour les missionnaires MEP. J’y ai retrouvé de nombreux confrères et je fais le possible pour récupérer du poids (j’avais perdu 10 kg) et du tonus.

Je dois y rester en mois avant de retourner au Prieuré de Mortefontaine d’abord pour une visite médicale de contrôle ensuite pour essayer de reprendre ma modeste fonction de chapelain des sœurs dominicaines et retrouver ma correspondance du Viet Nam, en panne depuis 2 mois.

Mais je m’excuse de m’étendre sur les petits malheurs de ma santé…

Je vous dois de sincères félicitations pour vos succès universitaires obtenus à la force du poignet à Rouen. Je sais que vous ne vous en orgueillerez pas auprès de vos collègues à Hué, tout en éprouvant le bienfait d’un tel acquis sur le plan intellectuel et professionnel.

Je souhaite, de tout cœur, que vous ayez la possibilité de présenter au Congrès de Francophonie d’Hanôi en Octobre, les très beaux ouvrages que vous avez concouru à mettre sur pied pour l’apprentissage de la langue française, au degré supérieur.

Je connais un ancien professeur de mathématiques, retiré à Dalat, Mr Hoàng Minh Thông, qui a publié en français une thèse sur les systèmes de géométrie moderne. Il sera peut-être parmi les congressistes.

En vous remerciant de nouveau et en vous chargeant de transmettre mon bon souvenir à vos collègues de Huế je vous prie de croire à mes sentiments amicalement fidèles.

Georges Lefas

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Prieuré Notre Dame de Toutes Grâces

60128 Mortefontaine

Le 22/12-97

Chère Anh Nga,

J’ai bien reçu, le 19/12, votre bonne lettre du 24/11, ainsi que le très beau manuel de Français pour le 12ème. Je n’y ai encore jeté qu’un rapide coup d’œil et, déjà, j’ai pu en apprécier la haute qualité.

Vous n’avez pas perdu votre temps à y travailler d’arrache-pied et à batailler pour sa parution et sa distribution à Saigon. Il est aussi digne que le 1er d’être mentionné comme ouvrage de francophonie digne d’éloge.

Je me suis bien remis de mon opération et j’ai repris ici mes modestes fonctions de chapelain des Sœurs. Je reçois toujours beaucoup de lettres du Viet Nam et je reçois parfois la visite d’anciens de la Providence.

Je suis heureux d’apprendre que vos chers enfants ont pris goût à l’étude de la langue française (telle mère tels fils et fille!).

Il est bien tard pour vous souhaiter, ainsi qu’à tous les vôtres un joyeux Noël mais il est temps de le faire pour la nouvelle Année.

Amicalement

G.Lefas

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Prieuré St Dominique 60128 Mortefontaine

Le 5/1-99

Chère Anh Nga,

Grand merci, pour vos souhaits fidèles, à l’occasion de Noël et du Nouvel An.

Je regarde, de temps à autre, votre manuel «Tiếng Pháp 12», m’attardant sur tel ou tel poème: de Verlaine, d’Apollinaire ou de Y Montand et de Rimbaud: d’excellents choix.

A quand le prochain ouvrage qui nous vaudra votre visite…?

Pour moi, une fois l’alerte passée de mon opération d’un polype intestinal ma santé est redevenue satisfaisante. Je suis même devenu le «doyen» des M.E.P. – Quant au P. Etcharren, il est devenu le Supérieur Général des MEP, ce qui ne l’empêchera pas de venir faire un tour au Viet Nam, surtout si le Pape finissait par pouvoir y venir, de 15 Août, à N.D. de La Vang…

Dieu vous bénisse, vous et toute votre famille.

Affectueusement

Georges Lefas

MEP

P.S. Ci contre une de mes dernières photos.

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Prieuré Notre Dame de Toutes Grâces

60128 Mortefontaine

(tel. 03 44 54 33 90)

Le 22/12-99

Chère Anh Nga,

Grand merci, pour vos vœux si fidèles, à l’occasion de Noël et du jubilé de l’an 2000…

Quelle bonne nouvelle, pour nous, cette préparation finale de votre thèse qui nous vaut votre présence à Rouen. J’aimerais que la fille du Dr Lê văn Diêm (un ancien de la Providence, cardiologue à Nancy et maintenant retraité à Paris) qui travaille dans l’informatique (Telecom) à Rouen, puisse vous rencontrer. J’essayerai de lui donner vos coordonnées.

Vous avez dû rencontrer déjà le RP Etcharren, actuellement Supérieur Général des M.E.P. Si vous êtes allée à la rue du Bac vous avez sans doute constaté la présence de 25 prêtres du Viet Nam, envoyés par leurs évêques, pour faire des études supérieures à la Catho. de Paris. C’est un grand signe d’Espérance que cet essai (comme l’est votre stage…).

Bon courage, joyeux Noël et heureux jubilé de l’an 2000 en union de prières.

Amicalement

G.Lefas

P.S. au verso 2 photos de moi, l’une à l’orgue de la chapelle, l’autre à côté de Mme Lê văn Long, femme d’un ancien de la Providence.

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Recueilli le vendredi 14 février 2009

Pham thi Anh Nga

Jeanne d'Arc 1960-1973

Jeanne d'Arc 1960-1973
classes de 7e et de 8e

classe de 4e

ENS de Hué 1973-1977

ENS de Hué 1973-1977
4e année

Université de Rouen 1996-1997

Université de Rouen 1996-1997
salle de documentation DESCILAC - le 9 janvier 1997

dernier cours de méthodologie 1997

Université de Rouen 1999-2000

Université de Rouen 1999-2000
soutenance de thèse

avec Anh Hai

... et les copains copines

ENS de Hué 2003-2004

ENS de Hué 2003-2004

Université d'Hélouan - Égypte 2004

Université d'Hélouan - Égypte 2004

Bangkok 2006

Bangkok 2006

ESLE de Hué 2006-2007

ESLE de Hué 2006-2007

Siem Reap 2007

Siem Reap 2007
anciens Rouennais

chez Minh 2008

chez Minh 2008

Pagode Từ Lâm (Hué) 2008

Pagode Từ Lâm (Hué) 2008

Vientiane 2008

Vientiane 2008
Avenue Lane Xang

Université Nationale du Laos

Bình Châu (Bà Rịa-Vũng Tàu) 2008

Bình Châu (Bà Rịa-Vũng Tàu) 2008


đăng quang 2008

đăng quang 2008

kỷ sửu 2009

kỷ sửu 2009
đền huyền trân

trúc lâm thiền viện

chez phan thuận an 2009

chez phan thuận an 2009

dans le soleil et dans le vent

thả thơ 2009

thả thơ 2009
trên sông Hương

tiến vào chung kết

Fai Fo 2009

Fai Fo 2009

canh dần 2010

canh dần 2010
chùa Từ Lâm

phật tử Quảng Viên

phật tử Quảng Viên
chùa Tịnh Giác

Huý nhật lần 7 của em Minh (5.10.2011 - 9.9 ÂL)

Huý nhật lần 7 của em Minh (5.10.2011 - 9.9 ÂL)
Nam-Nga Tuấn-Hà Phượng Chôm Bư Nin Hề + Tùng Tú