Chers collègues,
Après une assez longue période de tâtonnements, voici enfin le fruit de mes efforts continus.
J’ai le grand plaisir de mettre à votre disposition un e-portfolio que j’ai conçu comme outil d’accompagnement à mon auto-formation, et en tant qu’enseignante-chercheur-formateur (ou ... chercheuse-formatrice ?), ceci dans le but de favoriser des échanges et contacts avec des collègues d’ici et d’ailleurs.
J’aurais aimé un outil plus approprié (pour plus de facilité dans la conception et dans la lecture), mais je n’en ai pas trouvé. Je compte donc sur votre compréhension.
Si les jeunes collègues y trouvent quelque utilité pour leurs réflexions, ou pour alimenter et enrichir leur vécu professionnel, ce sera à ma très grande joie, et j’en serai bien honorée.
Je compte aussi sur vos remarques, suggestions et propositions (qui seront ajoutées en fin de chaque article ou en bas de la page) pour pouvoir améliorer cet outil. Vous pourriez de même me les communiquer par email (phamthi.anhnga@yahoo.fr).
Avec mes sincères remerciements,
Et Bonne Année du Buffle !
Anh Nga
mardi 31 mai 2011
lundi 9 mai 2011
RAPPORT DE MÉMOIRE DE MASTER DE SỈN TRÙNG DƯƠNG (UNIVERSITÉ PÉDAGOGIQUE D'HO CHI MINH VILLE)
Sujet du mémoire :
Portfolio d’apprentissage : outil pour améliorer la production écrite chez les étudiants. Le cas des étudiants de la 2ème année de la filière des sciences vétérinaires de l’Université Nong Lam d’Ho Chi Minh ville.
Spécialité : Didactique du Français
Nom de l’étudiante : Sỉn Trùng Dương
Nom, titre et grade du rapporteur : Prof.Assoc. - Dr. Phạm Thị Anh Nga
Établissement : Université Pédagogique d’Ho Chi Minh ville
CONTENU DU RAPPORT
Le présent rapport porte sur les aspects suivants :
1. La forme du mémoire
Ce mémoire de master qui s’étale dans son intégralité sur 214 pages peut sembler à première vue un peu trop imposant et risque d’intimider toute personne appelée à le lire. Pourtant la composition en est tout à fait convaincante : à part une introduction (5 pages), le contenu essentiel (réparti sur 5 chapitres) n’occupe que 73 pages. Un sommaire en début de mémoire, une table des matières à la fin, une bibliographie (3 pages, avec 22 ouvrages et articles publiés et 4 articles en ligne) encadrent bien le mémoire proprement dit. Et tout à la fin, les 7 annexes (pages 84-214) regroupent le protocole de l’enquête et la totalité des corpus recueillis.
La structure du mémoire se trouve à mon sens assez bien équilibrée dans son ensemble. L’écriture y est lisible, sobre, concise et invite à la lecture. Très peu de fautes et de coquilles, mais il en reste, et cela mérite tout de même d’être amélioré.
Le recours à des moyens techniques (ce qui aurait facilité la mise en forme du mémoire et la lecture) ne semble pas être bien maîtrisé: des dysfonctionnements dans des interlignes, le manque de sauts de page et d’automatisation de table des matières…
Malgré quelques petites imperfections, le mémoire répond convenablement aux exigences académiques pour un mémoire de master.
2. L’actualité, la scientificité et l’aspect pragmatique du mémoire
Le mémoire s’inscrit dans une perspective de réflexion et d’essai en vue d’améliorer l’enseignement/apprentissage du français dans des filières francophones de l’Université Nong Lam de HCM ville, et répond tout à fait aux besoins du terrain en la matière.
L’auteur a choisi une démarche de recherche et de présentation de son mémoire bien appropriée aux objectifs et à la problématique : à commencer par le contexte, puis le recours au cadre théorique et enfin retour au terrain et essai d’intervention sur la pratique.
Pour cela, je suis tout à fait convaincue de la pertinence de ce choix.
3. La méthodologie de la recherche, la justesse des estimations, la fiabilité des données
La méthodologie adoptée aussi bien que les tâches conçues et assumées dans chaque chapitre sont à mon sens convaincantes, par rapport à la problématique tout comme dans l’articulation des étapes de recherche: une analyse minutieuse du contexte faisant appel à différentes sources d’informations (chapitre 1), un travail de réflexion recourant à un cadre théorique (approche actionnelle, compétence, réflexivité, métacognition, autoévaluation – chapitre 2), la démarche méthodologique de l’enquête proprement dite (chapitre 3), le dépouillement et l’analyse des données de l’enquête (chapitre 4), et enfin, des pistes d’action pédagogiques et la conclusion du mémoire (chapitre 5). Le seul regret: le portfolio aurait dû occuper une place dans le cadre théorique, associé à l’autoévaluation par exemple (pour ces aspects: Qu’est-ce que le portfolio? Quels en sont les types (dont le portfolio d’apprentissage)? Comment le concevoir?...) et ne pas attendre jusqu’au chapitre 4 (4.2.1.1) pour être approfondi. Pour cela, le Portfolio sur support numérique (Document d’information) du Ministère de l’Éducation du Québec pourrait déjà en être une source fiable.
À signaler aussi une référence sitographique erronée: pour Le Boterf G., 2002, De quel concept de compétence avons-nous besoin, le bon lien serait www.guyleboterf-conseil.com/images/Soins%20cadres.PDF et non comme l’a indiqué l’auteur dans sa bibliographie.
4. Les résultats de la recherche et les apports du mémoire
Ce mémoire, résultat d’un investissement sérieux, mérite d’être félicité sur plusieurs points, et je signale aussi ce qui aurait pu encore y être amélioré :
- Chapitre 1: Les aspects servant à présenter le contexte sont bien choisis: pas du tout ambitieux, ils suffisent pour dresser un schéma représentatif de la situation (université, filières, objectif, programme, méthodes, corps enseignant, effectif des classes…). Pour le programme d’apprentissage du français (1.2.1), il serait peut-être plus avantageux d’en faire un tableau de récapitulation.
- Chapitre 2: La reformulation des aspects théoriques me semble claire, satisfaisante, à part quelques maladresses et parfois des affirmations ou reprises de propos d’auteurs sans que les sources soient mentionnées, comme par exemple dans le chapitre 4 (sur la réflexivité, p.52 – version numérique). J’y regrette aussi l’absence de quelques notions avoisinantes ou opposées qui auraient pu mieux cerner les notions traitées dans le mémoire: performance ou tâches (actes, comportements…) pour compétence, autoformation et autodidaxie pour autoapprentissage.
- Chapitre 3: Il s’agit d’une approche de l’enquête bien réfléchie, bien conçue, originale, minutieuse, avec une démarche convaincante et efficace. On y trouve une approche perspicace pour la correction et l’autocorrection des fautes. Quelques améliorations possibles: (1) La consigne du sujet 1 serait à expliciter textuellement et intégralement dans le mémoire même; (2) Le courriel est certes un support très intéressant mais, dans le cadre informel, il n’exige normalement pas de formule d’appel et de conclusion – Pour plus d’authenticité, mieux vaut distribuer une feuille avec format de courriel imprimé (contenu à remplir) ou demander de réaliser un vrai courriel qui sera imprimé et ‘rendu’ comme devoir à l’enseignante.
- Chapitre 4: Je trouve la modalité de présentation des résultats très scientifique, facilitant la lecture et le suivi, et l’accent mis sur l’ « autonomie prescrite » et tout ce que cela entraîne très impressionnants. Dommage que l’interprétation et l’analyse des résultats et des données recueillies de l’enquête manquent un peu de recul et se présentent plutôt comme un rappel, un récit des différentes étapes de l’enquête.
- Chapitre 5: Ce chapitre retrace toute la démarche de la recherche avec une ouverture vers des pistes d’intervention possibles. La synthèse y est exhaustive, satisfaisante tout en restant modérée. J’aurais pourtant souhaité à la place de ce chapitre une conclusion du mémoire proprement dite, regroupant les mêmes contenus mais avec plus de recul et de manière un peu plus concise: déjà certaines idées se “répètent”, même textuellement, par rapport à ce qui a été exposé dans les chapitres précédents. Un exemple: les hypothèses de départ (p.72) reprises textuellement de l’introduction, des chapitres 3 et 4 (3.1 (p.32) et 4.1 (p.42) ).
- Annexes: Les annexes constituent ici un arrière-plan bien utile pour le suivi et la validation des étapes de l’enquête, par leur richesse et une présentation bien claire. Toutes mes félicitations donc. Quelques aspects laissent pourtant à désirer: (1) Le contenu de l’annexe 1 n’est pas à proprement parler un “protocole” comme l’indique son intitulé, mais plutôt une “autre” présentation de l’enquête; (2) Dans la fiche métacognitive (annexe 6), il serait plus profitable de faire mentionner les aspects à réviser ou à approfondir dans le programme ou hors du programme (pour plus de contextualisation) – Et les intitulés des colonnes du tableau auraient dû être écrits dans les 2 langues ; (3) En principe, un mémoire de master est censé être « lisible » à tout francophone : la traduction en français étant une tâche trop énorme dans ce cadre de mémoire, il serait bon de faire pour chaque entretien un bref inventaire en français des idées recueillies.
5. Les possibilités d’application et les perspectives de recherche
Sỉn Trùng Dương s’est montrée très sérieuse, modérée et convaincante dans les propositions, pistes d’action pédagogiques, applications pédagogiques et éventuellement pistes de recherche ultérieure. La clé de sa réussite serait à mon sens (et je reprends ici ses mots, p.70) le vouloir-faire, le pouvoir-faire et le savoir-faire dont elle a fait preuve dans tout son travail.
6. Le contenu et la teneur du mémoire en fonction des exigences pour un mémoire de master
Ce mémoire, peut-être préconçu de manière un peu trop ambitieuse, laisse encore inexploités quelques aspects de l’enquête. Mais face aux exigences pour un mémoire de master, les acquis et l’ouverture qu’il apporte méritent déjà toutes les félicitations. Avec plus d’investissements et de rigueur, il pourrait dans l’avenir faire l’objet d’une recherche pour une thèse de doctorat.
7. Consentement ou non-consentement pour la soutenance du mémoire
Je félicite l’auteur du mémoire pour ses efforts conjugués et consens à ce que ce mémoire de master soit soutenu devant un jury de soutenance.
Je propose pour la notation du mémoire la note maximale : 10 / 10.
Hué, le 5 mai 2011
Le rapporteur
Prof.Assoc. - Dr. Phạm Thị Anh Nga
dimanche 1 mai 2011
vendredi 15 avril 2011
L’histoire du Vietnam, vue par son compagnon de route JP Sartre
TRANSCRIPTION DE
“L'affaire de Song My : Jean-Paul Sartre” * (INA), Panorama - 11/12/1969 – 14 min 54 s
Production: Office national de radiodiffusion télévision française
Générique - journaliste: Todd, Olivier
Transcription: Pham Thi Anh Nga
Jean-Paul Sartre, vous êtes toujours président de l’exécutif du Comité sur les crimes de guerre américains dit Tribunal Russel.
Oui.
La formation et les conclusions de ce Comité ont été très contestées. Néanmoins, vous êtes le premier organisme occidental à avoir accusé les États-Unis de crimes de guerre. Est-ce que vous avez l’impression que ce qu’on appelle, que ce que tout le monde appelle aujourd’hui le massacre de Song My, a modifié les données du problème vietnamien ou est-ce que comme l’affirme le Président Richard Nixon, il s’agit d’un incident isolé?
Je dirais que le massacre de Song My (on pourrait l’appeler comme ça parce que c’est établi) a changé les données seulement en ce sens que le peuple américain est tout à fait mis au courant du caractère particulier de cette guerre. Mais bien que ce massacre soit, par ses dimensions, probablement le plus grand et eut lieu sur place au Vietnam depuis le début de la guerre, il ne fait que révéler ce qu’est une guerre anti-populaire. Il ne fait que révéler le caractère essentiel de cette guerre. En effet, il n’y a peut-être pas eu de massacres aussi importants, mais n’oubliez pas que les ratissages supposent toujours massacres et tortures. Or le ratissage est un type même d’opérations liées à la guerre anti-populaire et que d’autre part, les déportations dans des camps dits hameaux et les emprisonnements sont en nombre considérable, outre les exécutions sommaires de nombreux prisonniers. Donc, si vous voulez, le massacre de Song My est une espèce de foyer où tout vient se répercuter.
Mais est-ce que vous avez l’impression qu’on peut vraiment faire un parallèle comme le font certains, comme l’a même fait un sénateur américain entre le nazisme et les aberrations militaires américaines au Vietnam?
Je crois que c’est toujours un désavantage de comparer une chose à une autre sans prendre beaucoup de précautions, en ce qui concerne l’histoire et la politique. Et notamment, il est très certain que la liberté de l’apport d’information aux États-Unis est remarquable, très supérieure à la nôtre comme vous le savez, mais que, et que par conséquent, le public est informé alors que, du temps du terrorisme, personne ne savait qu’il y avait des Oradours par exemple. Je ne vois de caractère commun que sur un point: le massacre de Song My est, pour le comparer au massacre d’Oradour, ce sont des formes de lutte anti-populaire. C’est-à-dire la réaction d’une armée régulière à une lutte de résistance qui est menée avec le concours du peuple.
Il y a quand même une différence essentielle: en fait les autorités militaires américaines au Vietnam n’ont jamais donné d’ordre dans ce sens, ils en ont jamais donné ; au contraire, enfin, les soldats américains au Vietnam reçoivent des consignes très précises: “Ne vous en prenez pas à la population civile. Limitez les victimes innocentes”...
Oui, je crois que ça, c’est précisément la différence qu’il y a entre les Allemands et les puritains américains, [- - - -]. Vous n’ignorez pas que / un des proverbes inventés spontanément par l’armée américaine, c’est “Tous les seuls bons Vietnamiens sont les Vietnamiens morts”.
Oui, c’est pas toute l’armée américaine. Un certain nombre de soldats... Un certain nombre de soldats. Et dans la presse américaine justement on critique ce genre d’attitude, et sans arrêt...
Oui, je vous ai parlé de la liberté de la presse, mais je vous dis encore une fois que la manière dont sur le terrain se comportent ces soldats qui sont de plus en plus dégradés, les malheureux, ce n’est pas de leur faute, pas la bête humaine, chez qui le racisme anti-asiatique devient de plus en plus fort, et dont on sait qu’ils trafiquent, qu’ils violent, qu’ils pillent, qu’ils attaquent des civils non pas du tout individuellement, comme dans les opérations qui sont en somme des vols ...
Mais précisément, en ce qui concerne Song My, les Américains, le gouvernement américain, le Président Nixon et un certain nombre de sénateurs, de représentants, et en particulier le Vice-Président Agnew, prétendent qu’il s’agit non pas de responsabilité collective mais de responsabilité individuelle, et on s’en prend en ce moment surtout au lieutenant Calley, chef de la section, accusé du massacre.
C’est-à-dire on s’en prend à un lampiste, comme toujours, à un lieutenant. Naturellement, l’armée américaine en sort vierge. Mais que pensez-vous de toutes les opérations qui ont été faites, que pensez-vous du bombardement incessant qui a eu lieu pendant des années dans le Nord, sur le Nord, et qui s’en prenait essentiellement aux civils? Que pensez-vous de ces prisons, de ces camps de déportation où l’on interdit aux familles de se retrouver, où les hommes sont ou bien mis dans une autre prison ou on les force dans les armées sud-vietnamiennes?
Oui, mais alors justement...
Comment voulez-vous que les soldats qui accomplissent ces ordres ne soient pas ou bien totalement révoltés (et il y en a en effet, heureusement) ou bien alors, petit à petit, dégradés?
Non justement, il y a beaucoup d’Américains d’aujourd’hui, d’éditorialistes ou de simples citoyens qui se posent le problème, beaucoup d’entre eux disent: il y a une différence de nature entre les bombardements sur le Nord, le Nord-Vietnam, et le massacre de la population des hameaux constituant Song My.
Il n’y a de différence de nature que parce que les choses se font de plus près, parce que les soldats ont vu qui est tué: c’est-à-dire des femmes, des enfants et des vieillards, mais lorsque vous lancez...
Mais c’est quand même très important, il nous arrive d’interroger des Nord-Vietnamiens à Hanoi, et ils disaient: Nous ne savions pas très bien ce que nous faisions, nous voyions à huit mille mètres d’altitude, alors que le lieutenant Calley et les hommes qui ont attaqué ce village, ils ont vu directement qu’ils avaient affaire à des civils, tout en croyant peut-être qu’il y avait des guerrillos du front dans les environs.
Tout en le croyant peut-être, ce qui n’empêche que ces guerrillos ne pouvaient être ni des vieillards de soixante-douze ans, comme celui qui a été massacré (on lui a coupé le menton à coups de hachette), ni des filles de quinze ans, ni des dames, des vieilles femmes, ou des femmes enceintes. On ne voit vraiment pas le rapport... En fait, ce qu’il y a de certain, c’est que / ils sont habitués à une guerre génocide (et je reviendrai là-dessus). Et quand on arrose de produits toxiques des champs et des champs et des champs pour empêcher les Vietnamiens de se nourrir, de rester dans la région où ils cultivent, à ce moment-là on fait également une action anti-populaire totale, c’est contre un peuple tout entier qu’on se met, c’est pas seulement contre un ennemi précis.
Moi je veux revenir à cette affaire de Song My. Beaucoup d’Américains et beaucoup d’Européens sont très vertueux devant cette affaire. Mais est-ce qu’il y a une différence qualitative, fondamentale entre disons les bombardements anglais sur Dresde, les bombardements atomiques américains sur Hiroshima ... et ce massacre de Song My?
Il y en a une énorme, et je vais vous la dire. Nous dirons si vous voulez que, à l’époque de l’industrialisation avancée où nous sommes, une guerre entre deux pays industrialisés et ayant à peu près le même nombre de citoyens est une guerre totale. Effectivement, à ce moment-là, il est très difficile pour une foule de raisons d’hésiter de tuer des civils, et d’ailleurs, les civils sont eux-mêmes dans la guerre. Mais ce qui, naturellement, une guerre totale est atroce, nous sommes contre toute guerre, qu’elle soit totale ou autre, mais ce qui fait qu’il y a une retenue dans une certaine mesure, c’est l’équivalence au départ du potentiel industriel des deux côtés. Autrement dit, vous avez des avions, j’en ai. Si vous me détruisez une usine, je vous en détruis une autre. Ce qui fait naturellement que, on a beaucoup parlé des bombardements par avion des Anglais à la fin de la guerre, c’est que, on voulait dire que / il y a eu le blitz débetu des avions allemands qui profitant de leur supériorité avaient bombardé l’Angleterre très sévèrement, et que c’est l’Angleterre qui a détruit finalement ou qui a beaucoup contribué à détruire la puissance aérienne de l’Allemagne. À ce moment-là en effet, ils sont allés sur Hambourg par exemple, et ils ont trouvé une ville qui n’avait plus d’autre défense que la desserte. Mais il s’agit quand même de nations qui se sont affrontées avec des potentiels industriels, des pouvoirs de feu, et, non pas équivalents, mais qui pouvaient quand même s’équilibrer pendant le temps. Tandis que, lorsqu’il s’agit de Song My, ne l’oubliez pas, toute la puissance de feu est du côté américain. C’est-à-dire que ce n’est plus une guerre totale, parce que les deux pays ne sont pas totalement en jeu tous les deux, c’est la guerre totale d’un côté, c’est-à-dire que les Américains peuvent anéantir même le peuple plus encore qu’ils ne le font, au moins théoriquement. Ils peuvent anéantir toute la population vietnamienne, tandis que les Vietnamiens n’ont aucun moyen de le faire, puisque / ils n’ont affaire qu’à un certain nombre de contingents américains.
Mais quelquefois les Vietnamiens se servent des mêmes armes condamnées légalement par des institutions comme le Tribunal Russel et vous. Vous parlez souvent des atrocités américaines ou des atrocités des Sud-Vietnamiens de Saigon, mais vous n’avez jamais parlé par exemple des massacres ou des prétendus massacres de Hué pendant le Têt lorsque les gens du Front National de Libération et peut-être les Nord-Vietnamiens ont semble-t-il également massacré un certain nombre de Vietnamiens.
Prétendus massacres. Mais je vais vous dire une chose: je me refuse, et le Tribunal entier s’est refusé, à mettre sur un même plan la violence populaire, c’est-à-dire la violence qui émane d’un pays qui est en train de se faire détruire, et qui ne doit en ce moment de ne pas être totalement détruit qu’à sa résistance, avec tous les dangers énormes que cela suppose, avec la tension perpétuelle que cela suppose, et qui n’a que peu d’armes à sa disposition, et obligé constamment de remplacer par le courage, par l’endurance, et par le fait qu’il brave tous les dangers leur infériorité d’armes immense. Donc je me refuse de mettre sur le même plan cette violence et la violence d’un grand pays, la violence militaire d’un grand pays qui n’a rien à faire au Vietnam, absolument rien, et qui, cependant, pour maintenir sa présence, fait des massacres comme ceux que nous savons, permet et réalise des tortures comme celles qui ont été prouvées. Je ne vois aucun rapport entre les deux violences. Et n’oublions pas que l’agresseur, ce n’est pas le Vietnam. Le Vietnam n’est pas actuellement, il n’y a pas de soldats vietnamiens à San Francisco, en train de menacer la ville, il n’y en a jamais eu, et par conséquent, nous avons bel et bien affaire à une violence d’agression qui, quoi qu’il se passe de l’autre côté, est intégrale. Il faut d’ailleurs que nous distinguions bien ce qu’il y a dans cette affaire. Je vous ai dit qu’il y a guerre totale dans le cas où nous avons deux nations en principe de même force qui se battent l’une contre l’autre. Dans le cas que nous avons vu, il n’y a guerre totale que d’un côté, et il faut que ce soit la paix ou la guerre totale. Autrement dit, si nous avons accusé les Américains de génocide, c’est-à-dire d’une entreprise qui vise non seulement à tuer le plus grand nombre possible de citoyens du Vietnam, mais encore de briser les structures qui permettent à un pays de vivre, les structures nationales, les structures culturelles d’un pays, c’est que la guerre qu’ils mènent est une guerre anti-populaire. Autrement dit, un certain nombre de circonstances ont amené les Vietnamiens du Sud et le Nord-Vietnam à se trouver en conflit avec un gouvernement improvisé, le gouvernement Diêm, qui a brusquement déclaré que ce qui était une ligne de regroupement, le 17e parallèle, devenait une frontière. Ces gens, comme je vous l’ai dit, surtout au Sud-Vietnam, étaient en petit nombre et peu armés. Ils ne pouvaient se maintenir qu’en étant résistants, c’est-à-dire en faisant des opérations rapides, violentes et en re-disparaissant. C’était la population qui les soutenait. Si la population vietnamienne n’avait pas soutenu le FNL, le FNL aurait disparu très rapidement. C’est grâce à cette population qu’il vit et qu’il peut agir et qu’il peut même tenir les Américains en respect. Dans ces conditions, vous connaissez la formule: guerre populaire, l’armée populaire, et dans la population comme le poisson dans un bocal. Réponse qui a été faite et par nos colonels en Algérie et qui est faite maintenant par les Américains: de vider le bocal. Ça veut dire quoi? Ça veut dire : démolissez le plus possible d’individus et de groupes au Vietnam, sans tenir compte du fait qu’ils sont ou non directement mêlés à la chose, parce que tout Vietnamien du Sud est en puissance que s’il fait partie du peuple, un allié au FNL. Autrement dit, à ce moment-là. on tue les Vietnamiens parce qu’ils sont vietnamiens, c’est exactement la même chose, et là je prends ma comparaison avec responsabilité, que lorsqu’on a détruit, que lorsque Hitler détruisait les Juifs parce qu’ils étaient juifs.
Merci.
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* Intransigeant et fidèle à lui-même et à ses idées, JP Sartre a toujours rejeté les honneurs (à l'exception toutefois du titre de Docteur Honoris Causa de l'Université de Jérusalem en 1976). Il a notamment refusé le prix Nobel de littérature 1964. (d’après Wikipedia)
Le 15 avril 2011
31e anniversaire de la mort de JP Sartre
Pham Thi Anh Nga
Jeanne d'Arc 1960-1973
classes de 7e et de 8e
classe de 4e
ENS de Hué 1973-1977

4e année
Université de Rouen 1996-1997

salle de documentation DESCILAC - le 9 janvier 1997

dernier cours de méthodologie 1997
Université de Rouen 1999-2000

soutenance de thèse

avec Anh Hai

... et les copains copines
ENS de Hué 2003-2004

Université d'Hélouan - Égypte 2004

Bangkok 2006

ESLE de Hué 2006-2007

Siem Reap 2007

anciens Rouennais

chez Minh 2008

Pagode Từ Lâm (Hué) 2008

Vientiane 2008

Avenue Lane Xang

Université Nationale du Laos
Bình Châu (Bà Rịa-Vũng Tàu) 2008



đăng quang 2008

kỷ sửu 2009

đền huyền trân

trúc lâm thiền viện
chez phan thuận an 2009


dans le soleil et dans le vent
thả thơ 2009

trên sông Hương

tiến vào chung kết
Fai Fo 2009

canh dần 2010
chùa Từ Lâm
phật tử Quảng Viên
chùa Tịnh Giác
Huý nhật lần 7 của em Minh (5.10.2011 - 9.9 ÂL)
Nam-Nga Tuấn-Hà Phượng Chôm Bư Nin Hề + Tùng Tú