Ce portfolio se veut un objet de recherche et de découverte, un lieu de partage et d’échanges entre « alter » et « ego ». Tous les commentaires seront donc les bienvenus. J’en remercie par avance leurs auteurs.

« Sẽ có một ngày trên hành trình đến với những cánh đồng Abydos của Osiris dương trần tục luỵ em bỏ lại đàng sau cả những thân sơ giận thương yêu ghét... »


Chers collègues,


Après une assez longue période de tâtonnements, voici enfin le fruit de mes efforts continus.

J’ai le grand plaisir de mettre à votre disposition un e-portfolio que j’ai conçu comme outil d’accompagnement à mon auto-formation, et en tant qu’enseignante-chercheur-formateur (ou ... chercheuse-formatrice ?), ceci dans le but de favoriser des échanges et contacts avec des collègues d’ici et d’ailleurs.

J’aurais aimé un outil plus approprié (pour plus de facilité dans la conception et dans la lecture), mais je n’en ai pas trouvé. Je compte donc sur votre compréhension.

Si les jeunes collègues y trouvent quelque utilité pour leurs réflexions, ou pour alimenter et enrichir leur vécu professionnel, ce sera à ma très grande joie, et j’en serai bien honorée.

Je compte aussi sur vos remarques, suggestions et propositions (qui seront ajoutées en fin de chaque article ou en bas de la page) pour pouvoir améliorer cet outil. Vous pourriez de même me les communiquer par email (phamthi.anhnga@yahoo.fr).

Avec mes sincères remerciements,

Et Bonne Année du Buffle !


Anh Nga

vendredi 12 septembre 2008

«LA MARSEILLAISE» ET SON AUTEUR: UN CERTAIN PARADOXE

Association des Francophones de Hué
Conférence: Bicentenaire de la Révolution française - Juillet 1989

Pham Thi Anh Nga
DLE - ENS de Hué









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Parmi tous les hymnes nationaux, de tous temps et dans le monde entier, celui qui est devenu et reste à jamais impérissable dans le cœur humain, de la façon la plus universelle, c’est incontestablement le «Allons enfants de la Patrie...» des Français, c’est-à-dire leur hymne national intitulé «La Marseillaise». Cette conquête heureuse et sans précédent est pourtant peu surprenante. Elle s’explique en partie par la portée historique et universelle qu’a acquise la Révolution française de 1789, mais pas seulement pour cette raison. En elle-même, La Marseillaise reste toujours contemporaine et s’attache aux aspirations les plus humaines, les plus profondes, surtout pour l’humanité révolutionnaire dans la lutte pour la Liberté, l’Égalité, et pour l’autonomie de chaque peuple. La Marseillaise n’a en effet pas connu le triste sort de la chanson chartiste anglaise, ni celui de la chanson révolutionnaire allemande, dont presque rien n’est resté.


Rouget de Lisle chante la Marseillaise (25 avril 1792)


Personnellement, de la manière la plus inconsciente, j’avais été imprégnée de ce chant dès mon plus bas âge. Les airs à la fois mélodiques et saccadés, le rythme cadencé de la marche, de la lutte, de sang, de fer, mais aussi l’humanisme, les sentiments nobles, bref toute cette âme palpitante, virile, épique m’avaient pleinement conquise. Du plus profond de moi-même, j’avais réservé à l’auteur de ce chant ma plus haute estime, sans connaître grand-chose sur lui, à part ceci: l’œuvre aussi bien que l’homme n’étaient pas de mon propre pays, et tous deux se rapportaient à une grande époque de la France, époque qui a ouvert une ère nouvelle à l’humanité, celle de la Révolution française du XVIIIe siècle.


Plus tard, avec plus de curiosité, j’ai fait quelques petites fouilles dans l’intention de connaître plus à fond ce génie en personne. Son nom? Rouget de Lisle. Autres détails? Le 2e tome du Petit Robert m’a fourni ces brèves indications: «MARSEILLAISE (LA) - Chant patriotique dont les paroles et (probablement) la musique furent composées à Strasbourg par l’officier de génie Rouget de Lisle sous le titre de «Chant de guerre pour l’armée du Rhin», et qui aurait été chanté (pour la première fois) par le groupe de fédérés marseillais, arrivés à Paris lors de l’insurrection du 10 Août 1792, d’où son nom. Il devint hymne national le 14 juillet 1795 jusqu’au Premier Empire, puis à nouveau à partir de février 1879». «ROUGET DE LISLE (Claude Joseph) - Compositeur et officier français (Lons-le-Saunier, 1760 - Choisy-le-Roi, 1836). Officier de génie en garnison à Strasboug, il composa le «Chant de guerre pour l’armée du Rhin» (1792) qui devint «La Marseillaise». Incarcéré sous la Terreur, il écrivit, après sa libération, un «Hymne dithyrambique sur la conjuration de Robespierre» (1794), un «Chant des vengeances» (1798), un «Chant des combats» pour l’armée d’Egypte (1800), la mélodie de cinquante «chants français», des «romances» et des «livrets d’opéra»».

... Indications précises et suffisantes certes, pour situer l’homme et l’œuvre dans le temps et dans l’espace. Mais un peu simplistes face à la grandeur de cet hymne national des citoyens français, qui est devenu l’expression universelle du cœur humain, et face aussi à toute l’ironie du sort qui a joué sur le chant et son auteur. C’est bien sur ce dernier point que je tiens à en dire long, non dans l’ordre d’une analyse d’historien professionnel, mais plutôt en tant que simple francophone et francophile, éblouie par l’aspect démesuré du chant et étonnée par des discordances existant entre l’homme et l’œuvre.

Le premier point paradoxal qui a retenu mon attention tient lieu dans la création même du chant. En effet, La Marseillaise qui, avec ses sept couplets et un petit refrain, «a exprimé et exprimera toujours [...] la grande cause de l’émancipation humaine. Toujours et partout - dans les masses humaines» (Maurice Thorez), ne devait pas sa naissance à un compositeur de premier ordre. Rouget de Lisle était bien un homme qui ne se voyait jamais en grand poète, et pourtant pourrait composer vite, à temps, sur le champ. À l’œuvre sublime s’oppose ainsi la médiocrité de l’artiste qui était loin d’être de renom. Maurice Thorez, dans son discours (op.cit.), a reporté dans ces termes cet événement: «Rouget de Lisle, dans sa nuit d’insomnie, est visité par le génie créateur de la Révolution. Il transcrit en strophes enflammées les proclamations qu’il a lues, le matin même, sur les murs de Strasbourg: «La Patrie est en danger. Aux armes, citoyens!».»

C’était bien le 25 avril 1792. Le jeune officier Rouget avait été présenté par Kellermann, futur maréchal de France, à Dietrich, maire patriote de Strasbourg. À la commande - non officielle - de ce dernier, et dans l’atmosphère bouillonnante, enflammante de la déclaration de la guerre et de l’appel solennel de la Société des amis de la Constitution («Aux armes, citoyens! L’étendard de la guerre est déployé.»), l’artiste en arriva à exprimer tout ce ton, tout ce thème, toutes ces paroles en poésie et en musique, au cours d’une nuit d’inspiration, d’emportement. Ainsi le «Chant de guerre pour l’armée du Rhin» vit-il le jour. Ce chant sublime et immortel de toute l’humanité fut accompli à un moment bien avancé de la nuit, où le jour déjà allait reparaître. Épuisé par la fatigue et le sommeil, Rouget se jeta dans son lit et s’y perdit. Dès lors, «le poète, le créateur de génie est vraiment mort en lui» (Stefan Sweig). Le lendemain, à son réveil, la mémoire même trahit l’artiste. De cette nuit signifiante il ne lui restait qu’un bouillis de sensations, d’images indécises, des vers et des notes de musique qu’il avait créés la veille. Quel était son étonnement à se trouver dans de telles circonstances! Pourtant, cette poésie, cette musique n’étaient pas pour ainsi dire chose incompréhensible. Ce n’était que le fruit d’un moment d’extase, d’emportement, d’inspiration auquel Rouget fut sujet, le résultat d’une métamorphose momentanée, d’une union, d’une alliance non durable entre, d’une part, le jeune Rouget, et, de l’autre, la Révolution avec tous ces appels solennels, cette ardeur des enfants de la Patrie en marche, tout ce qui constituait l’atmosphère mythique de ces jours mémorables.

Autre signe paradoxal: alors que le chant, tenant lieu de «chant de marche pour le bataillon des Marseillais» (le 30 juillet 1792), d’où l’appellation de La Marseillaise, d’«eau-de-vie» pour la victoire de Jemmapes (le 6 novembre 1792), fut l’«appel éclatant à la lutte contre l’oppression», «l’amour passionné du peuple français pour la Liberté», «la fière indépendance du peuple de France, rebelle au joug», «l’apostrophe cinglante des savetiers et des tailleurs, des va-nu-pieds et des sans-culottes, aux tyrans, aux ci-devant et aux mercenaires», «la lutte du peuple contre ses ennemis de l’extérieur et de l’intérieur» (Maurice Thorez), à l’encontre de tout ce caractère positif du chant, Rouget de Lisle, lui, était en proie à un penchant plutôt réactionnaire. Ainsi, celui qui avait donné naissance à un chant de lutte révolutionnaire se dressa contre la Révolution. Tandis que le peuple parisien, vociférant la Marseillaise, alla à l’assaut des Tuileries détrôner le roi, Rouget n’était plus pour la Révolution. Refusant de jurer pour la République, il se détermina à quitter l’armée plutôt que de servir les Jacobins. Dès lors, il se mit à l’encontre de la Constitution tout comme il l’avait été vis-à-vis des tyrans sur leur trône, et exposa ouvertement son antipathie envers les représentants de la sécurité nationale, lorsque certains de ses amis, dont Dietrich («parrain» du Chant de guerre pour l’armée du Rhin), furent condamnés puis guillotinés. Lui-même, auteur du chant révolutionnaire, fut à la fin mis en prison pour cause de réaction.

Mais tout le paradoxe ne s’arrête pas là. Ce décalage entre le caractère positif, révolutionnaire du chant et la nature réactionnaire de son auteur entraîna toute une suite d’autres oppositions, d’autres paradoxes, d’autres antagonismes qui séparaient, de son vivant, Rouget et son chant.

En effet, alors que l’œuvre, devenue alors hymne, chant révolutionnaire de l’armée française, du peuple français, était rééditée à plusieurs reprises et à un grand tirage (le nom d’auteur n’y était pas mentionné), tout cela se passa à l’insu de Rouget, qui restait un tout simple officier dans un certain camp militaire. Personne ne prêta attention à lui, on ne reconnut même pas que l’auteur de l’hymne et lui ne faisaient qu’un. Aucune gloire ne lui était réservée... Le 9 thermidor, lorsque Robespierre perdit son pouvoir, Rouget était en prison. Le sort ne voulait pas qu’il soit exterminé par des troupes républicaines, et la liberté lui fut alors rendue. Sans uniforme militaire, sans pension de retraite, il n’obtint même pas l’autorisation de faire imprimer ses œuvres: poèmes, chansons, opéras... Plus de représentations sur scène, plus de revenus, de recettes. Son tempérament apparaissait de plus en plus exécrable, insupportable. Suivi de près par des agents secrets, il alla se réfugier dans les provinces et rentra enfin à Paris où la misère l’attendait. Il fut même remis en prison pour cause de dettes. Il passa ainsi le reste de ses jours dans l’ombre de l’oubli, et ne se rappelait même plus son «Chant de guerre pour l’armée du Rhin», revivifié et rebaptisé «La Marseillaise».

Entre-temps, les succès du chant se multiplièrent considérablement. Il reçut en 1794 une consécration officielle de la Convention. On le chantait à tous les carrefours de Psris révolutionnaire. Il se dansait aussi. Dès septembre 1792, le ministre de la Guerre écrivit à Kellermann que «la mode du Te Deum [fut] passée» et que l’hymne des Marseillais en tint lieu. Plus tard, il serait repris en pleine gorge, sous le drapeau tricolore, par des insurgés de Juillet 1830, avec des accents que le jeune Berlioz n’oublierait pas...

«La Liberté guidant le peuple» de Delacroix

Quinze ans après la nuit d’insomnie qui avait vu naître le Chant de guerre pour l’armée du Rhin, le pauvre Rouget, très âgé alors, se trouva dans son plus grand étonnement à l’entendre entonner sur les barricades de Juillet. C’est à cette époque qu’il reçut, en tant qu’auteur de l’hymne sublime, une «bande rouge» avec une bourse versée par Louis-Philippe, roi des citoyens. Malheureusement, ce n’était qu’une compensation peu signifiante et la seule, et le 27 juin 1836, lorsque, à Choisy-le-Roi, expira ce «génie d’une nuit», à l’âge de 76 ans, personne ne vint rendre hommage au nouveau défunt.


Plusieurs générations de jeunes se succèdent depuis. Lorsque La Marseillaise, devenue hymne national des Français, résonne déjà à tous les fronts nationaux de la France, à l’époque de la Grande Guerre mondiale, un décret a été signé pour replacer les reliques du grand musicien aux Invalides. La postérité, ainsi, finit par reconnaître à Rouget son grand mérite.

... De son côté, La Marseillaise continue toujours sa carrière. Proscrite sous l’Empire, proscrite sous la Restauration, triomphant de nouveau sur les barricades de Juillet 1830, elle est chantée par les insurgés de 1848 et clamée à la face des Versaillais par les Communards de 1871. Hymne national réussi, La Marseillaise atteint de même une dimension internationale encore plus surprenante. En avril 1917, avec l’Internationale, elle accueille Lénine à son retour en Russie. En Espagne, en 1931, lors de l’avènement de la IIe République, elle est exécutée avant même l’hymne espagnol. Elle tient aussi lieu de source d’inspiration pour des chefs d’œuvre tels que ceux de Béranger, La Liberté guidant le peuple de Delacroix (1831), le haut-relief de François Rude pour l’Arc de Triomphe (1836).
Haut-relief de François Rude sur l’Arc de Triomphe (droite)

Elle ne cesse d’être le «symbole international de la révolution, pour les Jacobins de toutes nationalités, puis pour les libéraux du XIXe siècle, enfin pour les socialistes révolutionnaires» (Alice Gérard). Engels, évoquant en 1885 l’histoire de la chanson révolutionnaire, a souligné l’aspect démesuré des chansons révolutionnaires qui ne sont pas tombées dans l’oubli, une fois les luttes terminées.

Plus La Marseillaise triomphe, plus le sort semble jouer ses plus mauvais tours contre son auteur. Plus alors le paradoxe qui sépare l’œuvre et l’homme semble poignant, et toute âme humaine sensible en aurait le cœur déchiré. Même si la création de ce chant pouvait résulter d’une intervention du subconscient, de l’effet d’un Sur-Moi, agissant sur l’homme ainsi transporté (mais en était-il vraiment le cas?), plutôt que de la force créative de l’artiste même, l’attitude la plus convenable à prendre pour nous, ne serait-ce pas de rendre justice à Rouget de Lisle, de remédier à l’atroce destinée qu’a subie l’artiste de son vivant? À Robespierre, à Danton, aux autres révolutionnaires exterminés par la Révolution, le paradoxe apparaît aussi net, mais une mort subite semble moins déchirante que mourir dans l’oubli, dans la misère, après une si grande contribution à l’œuvre commune.
Tout être humain se trouve sans cesse sujet à des penchants co-existants, les uns positifs, d’autres plutôt négatifs. Reconnaître à chacun ses mérites et ses erreurs, ne pas nier les apports des uns sous prétexte qu’ils étaient pour une fois fautifs, féliciter les bonnes actions des autres sans pour cela leur tolérer les mauvaises conduites, châtier le mal tout en récompensant le bien, ne serait-ce pas là le comportement le plus modéré, l’attitude la plus juste, la plus humanitaire et la plus humaine dans la coexistence pacifique qui, de nos jours, est devenue la devise commune de toute l’humanité?


Ouvrages de référence:
- Maurice Thorez, Discours prononcé devant le monument de Rouget de Lisle lors du centenaire de la mort de celui-ci (le 28 juin 1936).
- Stefan Sweig, Le génie d’une nuit.
- Alice Gérard, «Bonnet phrygien et Marseillaise», Histoire Spéciale no 113, Juillet / Août 1988.
- Dictionnaire Petit Robert, Tome 2.

Pour écouter «La Marseillaise» (chanté par Michel Sardou)
















ANNEXES: 1- «Chant de guerre pour l'Armée du Rhin» (musique et paroles) / 2- «Chant de guerre pour l'Armée du Rhin» (de la main de Rouget de Lisle)

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