Ce portfolio se veut un objet de recherche et de découverte, un lieu de partage et d’échanges entre « alter » et « ego ». Tous les commentaires seront donc les bienvenus. J’en remercie par avance leurs auteurs.

« Sẽ có một ngày trên hành trình đến với những cánh đồng Abydos của Osiris dương trần tục luỵ em bỏ lại đàng sau cả những thân sơ giận thương yêu ghét... »


Chers collègues,


Après une assez longue période de tâtonnements, voici enfin le fruit de mes efforts continus.

J’ai le grand plaisir de mettre à votre disposition un e-portfolio que j’ai conçu comme outil d’accompagnement à mon auto-formation, et en tant qu’enseignante-chercheur-formateur (ou ... chercheuse-formatrice ?), ceci dans le but de favoriser des échanges et contacts avec des collègues d’ici et d’ailleurs.

J’aurais aimé un outil plus approprié (pour plus de facilité dans la conception et dans la lecture), mais je n’en ai pas trouvé. Je compte donc sur votre compréhension.

Si les jeunes collègues y trouvent quelque utilité pour leurs réflexions, ou pour alimenter et enrichir leur vécu professionnel, ce sera à ma très grande joie, et j’en serai bien honorée.

Je compte aussi sur vos remarques, suggestions et propositions (qui seront ajoutées en fin de chaque article ou en bas de la page) pour pouvoir améliorer cet outil. Vous pourriez de même me les communiquer par email (phamthi.anhnga@yahoo.fr).

Avec mes sincères remerciements,

Et Bonne Année du Buffle !


Anh Nga

mercredi 3 septembre 2008

L'ENSEIGNANT-CHERCHEUR FRANCOPHONE AU VIETNAM, SES ATOUTS ET SES DÉFIS



PHAM THI Anh Nga
Département de français
ES. de Langues Étrangères - Univ. de Hué
Vietnam


La présente communication se propose de tracer, à partir d’un profil de l’enseignant-chercheur francophone (E.C.F.), les atouts et les défis que regroupe un E.C.F. au Vietnam, tout en rappelant, dans les grandes lignes et d’un point de vue à la fois diachronique et synchronique, le contexte historique et socio-politico-culturel dans lequel l’E.C.F. exerce sa fonction d’enseignant et de chercheur. Elle avance par la suite, dans le cadre de la francophonie et face à la tendance universelle à la mondialisation, des propositions de comportement pour l’E.C.F. envers soi-même et les autres, conjointement à des propositions d’action à l’intention des responsables de la formation et de ceux de l’éducation nationale.

1. Enseignant-chercheur francophone, qui êtes-vous?

J’entends par «enseignant-chercheur francophone» (E.C.F.) tout individu portant cette double casquette: enseignant de français [1] s’engageant volontiers dans une recherche motivée, ou chercheur francophone visant à trouver des éléments de réponse à un auto-questionnement sur sa propre fonction d’enseignant de français (selon une formule actuellement très appréciée: «deux-en-un»). Son profil? L’âge s’avère très variable, l’individu en question pouvant se trouver en début ou vers la fin de sa carrière, ayant reçu au moins une formation initiale à l’université et, peu ou prou, des formations continues tout au long de sa carrière. Enseignant à l’université ou dans un établissement scolaire, il choisit normalement dans sa recherche d’approfondir un aspect lié à son vécu professionnel afin de résoudre un de ses «problèmes».

S’agirait-il là d’un mythe, représentation idéalisée et purement fictive? Je ne crois pas. Bien que, dans la plupart des cas, le profil de l’«enseignant» se trouve bien mieux tracé que celui du «chercheur», et que les préoccupations quotidiennes ne permettent que rarement à l’enseignant de consacrer son peu de temps à de la recherche systématique, l’effort personnel ou collectif, spontané ou guidé, de dépasser ses propres limites, d’acquérir un «plus» dans sa technique de classe, dans sa tâche d’enseignement reste signifiant et peut tout à fait s’inscrire dans le cadre de la recherche, si minime soit-il.

2. Contexte historique et socio-politico-culturel de l’enseignant-chercheur francophone au Vietnam

2.1. L’enseignement / apprentissage du français au Vietnam se situe, d’hier à aujourd’hui, dans un cadre très changeant du point de vue historique, tout comme du point de vue socio-politico-culturel. Du statut de langue officielle d’administration et d’enseignement dans les écoles de l’époque indochinoise, avec la décolonisation le français était devenu langue étrangère, tout en restant langue d’enseignement dans certains secteurs de formation universitaire, où les mémoires de fin d’études devaient, jusqu’aux années 70 du siècle dernier, se réaliser en langue française (en médecine, par exemple). Entrant en forte concurrence avec les autres langues enseignées dans les établissements scolaires et universitaires, le français luttait désespérément contre le russe et le chinois (à un moment donné) et l’anglais (jusqu’à nos jours). Connaissant plusieurs statuts au niveau scolaire (dans divers cursus d’enseignement, d’EIDEF, de LVE1, de LVE2, de classes à options), il regagne un statut modeste mais stable au niveau universitaire, après des risques de disparition, d’extermination des années 80 du XXe siècle. En outre, en dehors des secteurs de formation spécialisés en langue française, la création des filières francophones universitaires, avec l’appui de l’AUF, élargit le champ d’action de l’E.C.F. au Vietnam.

2.2. Dans la vie active, le français occupe une place convenable, surtout dans des milieux où les influences de la culture française restent vivaces de génération en génération. En particulier, dans la ville de Hué et ses environs, une forte demande de langue française dans la communication avec des étrangers de passage (la plupart des touristes étant des francophones) permet un certain optimisme à tout amoureux et usager de la langue de Voltaire.

2.3. Face à l’étranger, dans le cadre de la francophonie et conformément à la tendance universelle à la mondialisation, le français sert de médiateur efficace et permet un espace de partage et d’échange entre le Vietnam et d’autres pays francophones. La communication et la rencontre avec l’Autre (culturel) s’actualisent en effet au Vietnam avec l’apport de plusieurs langues dont le français.

C’est dans ce cadre que j’exprime mon très grand souci, que partagent d’ailleurs plusieurs de mes collègues, face au projet ministériel d’unifier l’enseignement de langue(s) étrangère(s) au Vietnam: l’Institut de Stratégie et de Programmation de l’Éducation (MEF)
[2] se prépare actuellement à un plan national, pour l’enseignement d’une seule langue étrangère au niveau scolaire, à savoir l’anglais, d’ici à l’an 2020 (les autres langues étrangères ne seront éventuellement enseignées que plus tard). Un vrai retour en arrière dans le cours de l’histoire, qui se paie au prix d’énormes gaspillages humains et financiers ! Et un avenir nullement prometteur pour toute langue autre que l’anglais.

3. L’enseignant-chercheur francophone: quels atouts?

3.1. Tout E.C.F. se nourrit normalement d’une francophilie inspirée et transmise, sans quoi, à travers des embûches et péripéties connus tout au long de sa pratique professionnelle, il aurait abandonné sa carrière. Ce sentiment francophile s’adresse à la fois à la langue et à la culture, non seulement à la culture française, mais encore à l’ensemble de la culture francophone qui assume le «plus grand commun multiple» des cultures de tous les pays ayant le français en partage, et qui permet à chaque francophone un enrichissement renouvelé à tout contact avec l’Autre. À une condition près: qu’il ne se laisse pas envahi de «malinchismo»
[3] face à la langue et à la culture françaises, et ne renonce pas aux siennes propres. En effet, nous sommes différents, mais non supérieurs ou inférieurs aux autres...

3.2. Autre atout: par son vécu professionnel qui est passé par des hauts et des bas liés au statut de la langue française dans la vie active et dans l’enseignement / apprentissage au Vietnam, l’E.C.F. forge ses expériences et sa détermination, comme disait un titre de roman soviétique: «Et l’acier fut trempé».

3.3. Il bénéficie par ailleurs, d’une part, de multiples occasions de contact et d’échange avec des collègues lors des stages et rencontres organisés annuellement et/ou plus régulièrement à leur intention, éventuellement animés par des francophones natifs, et, d’autre part, des moyens de documentation régulièrement mis à jour, s’il ne se trouve pas dans des milieux les plus reculés et perdus du pays. Un appui considérable de la part des instances francophones (l’AIF, l’AUF et le Service Culturel de l’Ambassade de France) contribue considérablement à mieux articuler et harmoniser ces contacts et échanges.

3.4. Par ailleurs, des occasions de formation en 3e cycle (Thac Si, DEA, Doctorat) se sont offertes à un certain nombre d’E.C.F.s, soit au Vietnam, soit en France, soit ailleurs (Belgique, Canada...). Cela leur permet de se familiariser à la recherche et de mieux gérer leur tâche d’enseignant.

4. L’enseignant-chercheur francophone: quels défis?

4.1. Avec un statut social et professionnel plus ou moins instable, voire menacé, face à des caprices de l’histoire comme ceux des responsables hiérarchiques, l’E.C.F. au Vietnam exerce son métier sous le poids de multiples soucis vitaux: risques de chômage, de mutation à une autre discipline (pour enseigner l’anglais, ou une autre matière), à une autre fonction (devenir documentaliste). Risques aussi de rejet par manque de compétence (face à un incessant renouveau dans les approches didactiques et l’usage de nouveaux manuels). Pour sa raison d’être, l’E.C.F. n’aurait pas d’autre voie possible que celle de dépasser ses propres limites.

4.2. Certains manuels officiels, choisis à défaut ou même conçus sur commande, ne permettent malheureusement pas à l’E.C.F. de déployer ses performances: soit que l’E.C.F. n’atteint pas encore un niveau suffisant pour bien maîtriser l’outil pédagogique (qui demande à être sans cesse remis à jour), soit que le contenu à enseigner du manuel se trouve trop encombrant et surchargé par rapport au budget horaire destiné à ses cours. De nombreux efforts conjugués n’amenant pas à des résultats satisfaisants finissent par démotiver l’enseignant le plus consciencieux.

4.3. Même embêté par des circonstances malencontreuses dans sa pratique de classe, l’enseignant n’a pas toujours les moyens d’en trouver des éléments de réponse adéquats : tout le monde n’a pas la chance d’être motivé ni branché à la recherche. Se pose ainsi la question vitale : entre enseignement et recherche, quelle passerelle possible? Et comment?

5. Quelques perspectives

J’avance, à partir de ces constats sur les atouts et les défis que connaît l’E.C.F. au Vietnam, quelques suggestions, modestes certes, mais (que j’espère) utiles et applicables:

5.1. Pour l’enseignant-chercheur francophone:

* un certain comportement à construire envers soi-même:
- une prise de conscience de ses aptitudes, de ses VRAIS besoins et attentes («besoins objectifs» tout comme «besoins ressentis», dans les termes de L.Porcher (1995) ), prise de conscience aussi du contexte dans lequel il exerce sa fonction d’enseignant, et un engagement personnel pour de la recherche bénéfique à sa pratique de classe;
- des objectifs à fixer, à court terme et à long terme (pour «gagner son pain» mais aussi pour une carrière bien construite, pour enseigner mieux et vivre heureux);
- un plan d’action (personnel, conjugué avec un champ d’action en réseau), une recherche opérationnelle et motivée passant par des phases d’auto-questionnement, de formulation de question de départ et d’hypothèses de départ, et adoptant une méthodologie de recherche pertinente. C’est bien en cherchant (ou en faisant des recherches) qu’on devient chercheur, et sa qualité de chercheur ne se confirme qu’au fruit de sa recherche, par son utilité et son efficacité;
- des principes de comportement (face à la langue et la culture étrangères) : ne jamais oublier de cultiver son identité et sa personnalité (dans sa propre nature et dans ses performances professionnelles). En effet, chaque être humain agit et exerce de plein droit selon ses habitus: c’est, selon Bourdieu, «la grammaire générative de nos comportements», caractérisant ainsi la double dimension de notre identité sociale et personnelle. Identité à ne jamais prendre à la légère.


* une meilleure relation à l’Autre:
- prendre des responsabilités et les assumer de manière active, quitte à les défendre face à des « menaces » extérieurs (par exemple: politique non convaincante de la part des responsables hiérarchiques directs et indirects);
- responsabiliser son public (élèves, étudiants...), les amener à partager des interrogations et questionnements communs pour une meilleure coopération en situation de classe, à repenser les fonctions réciproques et interdépendantes;
- socialiser ses «problèmes» et expériences, en faire des aires d’échange et d’interaction avec ses semblables, construire une réflexion commune mobilisant le fort de chacun;
- vivre mieux avec les autres, ceux qui partagent son quotidien professionnel tout comme sa vie privée, vivre ensemble, si cela est possible, «en français»: chanter, jouer, réfléchir, discuter, correspondre, versifier ... en français.

5.2. Pour les responsables de la formation:

Il s’agit d’amener l’enseignant-chercheur francophone ...:
- ... à s’autonomiser («autonomisation» rime en effet avec «professionnalisation»): prendre conscience de son fort et de son faible, de ses VRAIS besoins actuels et à venir, prendre des responsabilités pour pouvoir choisir, s’engager et s’enrichir.
- ... à acquérir un savoir, un savoir-faire, un savoir-être, un savoir être avec, au moyen des plans de formation professionnelle (à l’enseignement et à la recherche) à court et à long termes, se perfectionner non seulement en connaissance, en langue, en technique de classe, en stratégie d’auto-formation, mais aussi en comportement avec soi-même et avec l’Autre afin de mieux vivre et de vivre heureux.
- ... à être soi-même, à cultiver sa personnalité tout en se joignant aux autres dans un but commun: faire du français le meilleur moyen de médiation avec l’Autre, fructifier, diversifier l’espace francophone dans le cadre de la mondialisation, qui se présente à la fois comme un défi et comme une chance à tous.

Pour ce, dans la conception du plan de formation, certains principes sont à respecter:
- la formation à la recherche bénéfique se doit aussi d’être certifiante ou diplômante, aboutir à une évaluation finale à valeur sociale, au profit de l’enseignant-chercheur et de sa carrière;
- bien articuler et harmoniser les différentes formes de formation pour un meilleur profit des bénéficiaires, tout en respectant le principe d’économie;
- envisager (dans la mesure du possible) une co-formation en master 1 et 2, adaptée aux réalités et au monde du travail et non purement théorique. Ce projet commun semble possible entre universités du Vietnam, entre universités de la région, ou avec le Télé-enseignement de l’Université de Rouen (France).

Dans toutes ces formes d’action, le responsable de la formation doit tenir le rôle d’accompagnateur de l’E.C.F. dans sa pratique, être son «compagnon de route» et non un simple théoricien. Il tâche par ailleurs d’assurer une meilleure gestion de réseau et de médiation (tuteurs, enseignants-relais ou ressources, coordinateurs...) et un suivi de formation avec évaluation multiforme (auto-évaluation, évaluation formative mais aussi sommative et certificative, permettant d’éventuelles promotions dans la vie professionnelle de l’intéressé).

5.3. Pour les responsables de la politique éducative nationale:

Dans l’échelle hiérarchique, plus le responsable est haut placé, plus il doit voir clair et loin, car le manque de bon sens et une décision partiale et insuffisamment réfléchie de sa part aboutiront sans aucun doute à des conséquences beaucoup plus néfastes que lorsqu’il dispose d’un statut plus modeste.

Toute politique linguistique au niveau ministériel demande donc à être bien réfléchie, après consultation suffisante des experts en la matière. Elle se doit d’être convaincante, permettant à chaque individu, à chaque langue enseignée et apprise une chance. Elle ne peut se permettre aucune erreur, aucune exclusivité, aucune extermination. L’unicité en enseignement de langue étrangère n’est qu’un appauvrissement, jamais un enrichissement qui, lui, résulte de la diversité et des particularités.

Et pour ne pas en finir...

Entre rêve et réalité, construisons donc ensemble une passerelle. Entre «le dire» et «le faire», forgeons à nous-même une volonté et un engagement. Faisons que les défis soient non plus nos opposants (qui nous «empêchent»), mais des adjuvants (nous motivant à faire un «plus», à dépasser nos propres limites pour vraiment mettre la main à la pâte). Dans l’espoir que, tout en restant unis dans cette lutte commune, et avec le feu vert enfin obtenu des responsables hiérarchiques, nous aboutirons tôt ou tard à vaincre les périls et à multiplier ensemble les cas de réussite.


-
Références bibliographiques et sitographique:

GALISSON Robert, 1998, “Le “Français langue étrangère” montera-t-il dans le train en marche de la “Didactique scolaire”?” in ELA, REVUE DE DIDACTOLOGIE DES LANGUES-CULTURES no 111, Juillet-Septembre 1998, pp. 265-286.
PORCHER Louis, 1988, Didactique et diffusion du Français Langue étrangère - Éléments pour une formation, ECHO Éditions, 35p.
PORCHER Louis, 1995, Le français langue étrangère - Émergence et enseignement d’une discipline, Hachette Éducation, 97p.
PHAM THI Anh Nga, 2004, «Vivre son identité au Vietnam» in FRANCOPHONIE ET MONDIALISATION, Revue HERMÈS no 40, CNRS Éditions, pp. 62-65.
TODOROV Tzvetan, 1986, “Le croisement des cultures” in LE CROISEMENT DES CULTURES, Revue COMMUNICATIONS no 43, pp. 5-24.
http://www.edu.net.vn/
-
Notes:
[1] Je me permets de ne pas inclure dans ce cadre le cas des enseignants d’autres disciplines, eux-mêmes francophones, mais dont les préoccupations diffèrent sensiblement de celles des enseignants de français pour qui la langue française est à la fois «moyen» et «cible» et se trouve indissociable de la culture.
[2] Viện Chiến lược và Chương trình Giáo dục (Bộ GD-ĐT)
[3] “malinchismo” (terme de T.Todorov): adulation aveugle des valeurs occidentales
-
ACTES DU SÉMINAIRE FRANCOPHONE RÉGIONAL DE RECHERCHE-ACTION (VŨNG TÀU - DÉC 2006)

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