Hue
RAPPORT
DE MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES UNIVERSITAIRES
Sujet du mémoire :
Étude
de l’enseignement / apprentissage de l’expression écrite en première année à
l’Université de Langues Étrangères de Hué
réalisé par Trương Tiến Dũng
Le présent mémoire de fin d’étude de Trương Tiến
Dũng traite de l’enseignement / apprentissage de l’expression écrite en
première année, Université de Langues Étrangères de Hué. Il se distingue de
très peu du travail de recherche que Dũng a lui-même mené récemment, à savoir
la même problématique avec un public plus large (étudiants de la 1re
à la 3e année) et une approche un peu différente. Cela explique en
partie la maîtrise de la tâche dont Dũng a pu faire preuve dans la réalisation
de ce mémoire. Un autre avantage, c’est que Dũng possède une certaine aisance
dans son expression écrite, ce qui offre à ses lecteurs un plaisir dans la
lecture du mémoire.
Le présentation
est bonne dans l’ensemble, la structure du mémoire bien équilibrée et témoigne
d’une diversification dans l’approche de l’état des lieux : corpus de
productions écrites, tests de compétence, enquêtes. La maîtrise du cadre
théorique favorise nettement l’étude du terrain et les propositions
pédagogiques qui en découlent.
Un certain nombre d’aspects laissent cependant à
désirer :
-
L’effort
et l’investigation ne me semblent pas bien répartis aux différentes composantes
du mémoire. Si la partie portée sur le cadre est bien menée, on y remarque par
contre des lacunes ou oublis difficilement acceptables dans l’étude du
terrain : il n’a pas été mentionné, par exemple, si les questionnaires des
enquêtes ont été rédigés en vietnamien ou en français. A ma connaissance, le
tout a été réalisé en vietnamien, ce qui a été un bon choix. Mais dommage que
la version originale (en vietnamien) des questionnaires n’ait pas été présentée
dans le mémoire (dans les annexes par exemple), que la version française
(présentée dans l’annexe) est assez mal soignée et parsemée de fautes de frappe
et d’incorrection, et que, pour l’analyse des résultats de l’enquête, l’auteur
du mémoire se contente de résumer ou reformuler le contenu de chaque question,
d’autant plus que ce travail de reformulation n’a pas été, à mon sens, bien
fidèle. Pour l’analyse même des résultats des enquêtes, plusieurs conclusions
faites à la hâte ou à la légère ne me semblent pas convaincantes (p.43), et
plusieurs pages restent à l’état brouillon (p.44, 45...). D’autre part, le
choix d’un certain nombre d’items du test de compétence ne me semble pas
convaincant : plusieurs bonnes réponses pour certains, selon la situation
ou à différents degrés d’acceptabilité (7, 16), et aucune bonne réponse pour
d’autres (11, 17). De même, les phrases à ponctuer dans le même test présentent
des erreurs : “ces deux superpuissances se sont livrées
(au lieu de se sont livré) une guerre froide”, “droit véto”
(au lieu de “droit de véto”).
-
D’autres
détails méritent d’être révisés : des résultats de l’enquête non analysés
(Q. 5, 6, 9.11, pas tout à fait “non exploitables” comme l’affirme l’auteur du
mémoire) dans le chapitre 2, et, dans le chapitre 1, un classement des erreurs
dans les productions écrites des étudiants, minutieux mais sans utilité car
s’arrêtant sur un aspect très superficiel des erreurs et ne reposant pas sur
des distinctions plus pédagogiques. Pour ce qui est des années d’apprentissage
de français au secondaire, le classement en “7 années” et “3 années” ne suffit
pas, car plusieurs cursus se côtoient au secondaire, et qu’il arrive que 3
années de LVE 2 dans un établissement soient plus profitables que 7 années de
LVE 1 dans un autre.
-
Certains
termes occupant une place importante dans le mémoire ont été mal choisis,
gênent plus ou moins la lecture et portent atteinte à la qualité du
mémoire : “synonymie” (p.18) alors qu’il s’agit de graphies différentes
pour un même son (an / en), “mots trompés” (p.20) pour “mots mal
choisis”, “mots de même nature” (p.20) alors qu’il s’agit de mots de même
catégorie et de nature différentes (un / le / du), “adjectif” (p.21) à
la place de déterminant (mes, son), “vrai / faux” alors qu’il ne s’agit
pas de véridité mais de “réponse exacte / fausse”, “livresque” pour ce qui
relève du manuel. Le classement des erreurs (partie 2.1.) est à certains points
fautif même : comment le choix d’un article ou d’un autre (des / les,
un / le) peut-il relever du “vocabulaire” (p.20) ?
-
Enfin,
face à des propositions pédagogiques qui sont dans la plupart des cas
pertinentes et convaincantes, on peut éprouver un certain doute sur le degré de
faisabilité de certaines d’elles. D’autres propositions auraient dû être
conçues et mentionnées, à partir d’une étude du terrain qui aurait dû être plus
fidèle de la réalité : sur le recrutement des étudiants par exemple, qui
jusqu’à présent se base sur un sujet ne comportant aucune tâche d’expression
écrite. Arrivés à l’université sans avoir eu à “produire” quoi que ce soit (à
l’écrit comme à l’oral), et passant le concours d’entrée sans avoir à
“produire” aucune phrase, le risque est grand pour eux de rester à un niveau
très élémentaire de l’expression (écrite et orale), et la tâche de l’enseignant
ne pourrait dans ce cas que se limiter à un seul objectif, le rattrapage, et
s’avère même “mission impossible”.
Malgré les lacunes et l’irrégularité des efforts
qui nuisent plus ou moins à la qualité du mémoire, le présent travail mérite
d’être félicité pour ses apports de réflexion et son originalité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire